5- La pénurie de professeurs est européenne
Il est exigé des étudiants avec Master2 qu'ils parlent une seconde langue. On leur en demande toujours plus dans leur préparation initiale. C'est bien dommage au pays de la formation "tout au long de la vie" !
Résultat ?
De jeunes professeurs épuisés dès le départ. Les étudiants et salariés de 2022, grâce aux médias, vont s'apercevoir que la situation est générale en Europe : partout, la pénurie.
Et des pays qui paient 1,5 à 3,5 fois mieux leurs profs et pourraient bien attirer les meilleurs des étudiants et salariés qui ont envie de bien gagner leur vie.
Certains systèmes scolaires vont dépérir, là où les profs sont mal payés et mal considérés comme en Hongrie ou en Bulgarie comme l'a bien montré l'émission d'Arte 27 disponible en Replay, de ce dimanche 28 août de 20h05 à 20h50 sur "Enseigner, un métier en crise ?"
Et en France, que souhaite-t-on vraiment ?
Nos élites placent parfois leurs enfants dans le privé qu'ils considèrent d'un meilleur niveau que le public.
Nos élites auront toujours les moyens de dépenser autant que nécessaire pour que leur progéniture suive leurs pas.
Mais le reste de la population, devra-t-il se contenter de professeurs recrutés en 30 mn, d'un turn-over de professeurs, de professeurs mal formés, accentuant alors l'inégalité des chances selon l'établissement de scolarisation de leur enfant ?
Les parents qui obtiennent le déplacement de leur enfant du collège trop difficile vers un collège huppé de centre-ville ne sont pas les ouvriers ni les petits employés. Ces parents-là "ont du réseau".
Ils auront les moyens de financer un professeur particulier à leur enfant plutôt que de se contenter de "devoirs faits" ou des professeurs compétents dans leur discipline, font du soutien scolaire dans toutes les disciplines.
Le papy-boom touche les pays d'Europe occidentale.
Si la France joue encore les radines comme depuis 30 ans pour les salaires de ses professeurs dont elle exige tant, qu'elle ne s'étonne pas de ce futur possible : la fuite de ses meilleurs cerveaux vers le pays qui les paiera le mieux, en leur offrant de bonnes conditions de travail et de vraies perspectives de carrière.
Car l'Union européenne c'est aussi cela : la concurrence pour recruter les professeurs dont on manque tant.
Nous avions il y a quelques années publié notre analyse dans le bulletin "le trois en un" de AFAE Siège de Rouen, et dans la Revue Resonances dont Nadia REVAZ est rédactrice en chef.
Ce que nous avions annoncé, va certainement se produire.
Sauf si la France sait enfin mettre "la main au portefeuille".
Et même si elle décidait de le faire, si l'augmentation était de 500,00 €/mois pour 867.000 profs, pour ceux qui enseignent depuis 10 à 30 ans, cela aura été dans leur vie active une perte colossale.
Ce Gouvernement ne compensera pas par 10% ou 20% cette perte en période de forte inflation.
Le retard qui a été pris en regard de nos voisins qui paient mieux leurs profs, est beaucoup trop grand.
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