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65 ans de revalorisations ratées des professeurs en France (1958-2023)


C'est le scandale français auquel tous les ministres feignent de s'habituer tout en multipliant les déclarations de bonne volonté pour "augmenter les professeurs".

 

Quel Ministre de l'Education nationale n'a pas été conscient de la faiblesse des rémunérations des professeurs en regard des exigences à leur encontre, depuis ce devoir d'obtenir un Master 2 et un concours, là où les futurs énarques auront juste obtenu une Licence, ainsi que les candidats aux concours des Instituts Régionaux d'Administration ?

 

Depuis 65 ans, soit toute la Ve République, le salaire des professeurs décroît. La faute à tous les politiciens qui se sont succédé et ont désindexé de l'inflation l'augmentation de la rémunération des fonctionnaires, à ceux qui ont gelé l'augmentation du point d'indice des fonctionnaires plus d'une décennie, et à tous ceux, de Gauche ou de Droite, qui n'ont jamais fait d'une obligation sur le long terme la préservation du pouvoir d'achat des professeurs.

 

Sur la période 1958-2023, on note que les ministres de l'Education nationale ont été représentés pendant 41 ans par la Droite et pendant 22 ans par la Gauche. La Gauche n'étant arrivée au pouvoir présidentiel sous la Ve République qu'en 1981, la lente dégradation du pouvoir d'achat des professeurs est d'abord imputable aux partis de Droite qui ont gouverné, et qui, d'après rapports du Sénat, ont toujours voulu "mettre au pas" les professeurs comme sous la IIIe République en liant toujours "augmentation des salaires" avec "augmentation du temps de travail".

 

Les principales avancées en matière salariale, qui n'ont été que d'insuffisantes compensations de le lente érosion du pouvoir d'achat des professeurs, se sont effectuées avec Lionel JOSPIN (1988-1992), François BAYROU (1993-1997), Najat VALLAUD-BELKACEM (2014-2016), et Jean-Michel BLANQUER (2017-2022).

 

Ce tableau ci-après, dont les données proviennent de l'INSEE et de la DARES, l'APEC et Randstad, et convertis en euros, montre que le SMIC a été multiplié par 35,4 depuis 1960 alors que le salaire moyen des cadres a, lui, été multiplié par 14,86. En 2004 avait déjà été calculé qu'il aurait fallu augmenter tous les professeurs de 25% pour remettre à niveau le pouvoir d'achat des agrégés de 2004 au niveau de ce qu'il était en 1981. Déjà 20% de décroissance du pouvoir d'achat sur 1981-2004. Mais aucun gouvernement ne s'est attelé sérieusement au problème. Aucun n'a réussi depuis 63 ans à conserver le pouvoir d'achat des professeurs du 1er et du 2nd degré. Depuis le début de la Ve République, les professeurs ont vu leur pouvoir d'achat s'éroder de plus de 80%, inflations 2022 et 2023 comprises.

 

Selon le blog de Charles DENNERY, chercheur à l'EPFL, un Professeur Certifié débutait sa carrière:

- à 2,2 SMIC en 1980

- à 1,6 SMIC en 1990

- à 1,4 SMIC en 2000

- à 1,2 SMIC en 2022

 

Bientôt bénévoles, les professeurs, avec leur Master2, pour l'avenir de tous les enfants de la Nation ? Actuellement en début de carrière, malgré leur recrutement au niveau d'un Master 2 (bac+5), ils font financièrement partie des employés de catégorie B, pas des cadres A.

 

Années

1960

1970

1980

1990

2000

2010

2018

Cadres

314,00 €

649,00 €

1.638,00 €

2.763,00 €

2.956,00 €

3.950,00 €

4.667,00 €

Employés

78,00 €

165,00 €

498,00 €

989,00 €

1.241,00 €

1.507,00 €

1.622,00 €

Ouvriers

72,00 €

296,00 €

460,00 €

986,00 €

1.279,00 €

1.583,00 €

1.601,00 €

SMIC

43,00 €

90,00 €

364,00 €

794,00 €

957,00 €

1.344,00 €

1.525,00 €


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1960-2004_ DECLIN DES SALAIRES DES PROFE
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1960-2004_Salaires des enseignants_la vo
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 La génération de professeurs qui a enseigné sur 1960-2023 a perdu plusieurs centaines de milliers d'euros.

 

Chaque ministre communique abondamment dans les médias, trompant à chaque fois l'opinion publique, sur la revalorisation des salaires des professeurs, et ce manège dure depuis 63 ans au moins. Le dernier en date à se prêter à cet exercice est Pap NDIAYE, mais les inflations 2022 + 2023 ont déjà absorbé la "revalorisation historique" qu'il entend servir aux professeur à la rentrée de septembre 2023 avec une part variable sous forme de PACTE augmentant de 72h de travail sur 36 semaines, la charge de travail des professeurs.

 

 

Même si un électrochoc secouait le Gouvernement d'Elisabeth BORNE sur la question, la perte subie par les professeurs depuis 63 ans ne sera jamais compensée.

 

Si leur pouvoir d'achat s'était maintenu depuis 1958, les revenus des professeurs seraient comparables à ce que les professeurs gagnent en Allemagne, en Suisse et au Luxembourg, avec 3.500 à 4.000,00 € de salaire moyen a minima.

 

La vérité est que tous les partis politiques de France qui se sont succédé au pouvoir depuis Le Général de Gaulle, ont délaissé la profession la plus importante pour la scolarité des enfants de la Nation, en négligeant le niveau de vie de près d'un million de personnes.

 

Systématiquement, à de rares exceptions, la question du recrutement suffisant de professeurs a grevé les finances du Ministère de l'Education nationale sous tous les gouvernements, et la priorité a majoritairement été placée sur le recrutement, que sur les salaires des professeurs.

 

Tous les ministres qui ont tenté d'augmenter les professeurs racontent les "batailles homériques" avec le Ministère de l'Economie, qui serre la vis et s'oppose fréquemment à toute revalorisation des professeurs, qui coûterait des dizaines de milliards, si elle était correctement réalisée par les gouvernements. 

 

A chaque fois le Ministère de l'Economie, tout comme les Sénateurs, lient toute volonté de revalorisation à l'augmentation du temps de travail des professeurs. Le sénateur Gérard LONGUET a maintes fois suggéré depuis une quinzaine d'années l'annualisation du temps de travail pour que les professeurs passent autant de temps qu'un agent administratif dans son établissement. Mais QUID du temps de préparation et de correction, alors que les professeurs n'ont pas de bureau individuel ni de calme dans leur établissement pour le faire ?

 

Les professeurs sont trop nombreux, les augmenter coûte toujours trop cher à la Nation, et c'est une "patate chaude" que se refilent tous les ministres, tous les gouvernements. Aucun n'a revalorisé dignement les professeurs. Tous se sont contentés d'augmenter les indices et les primes des hauts fonctionnaires (Attachés d'administration, IEN, IA-IPR, Inspecteurs Généraux, Recteurs, Dasen, etc) pour s'attirer leur pleine et entière loyauté pour piloter la masse du presque million de professeur mal payés.

 

Aussi, DEVENIR PROF, c'est, en France, être mal payé, continuellement, quels que soient les gouvernements, aucun n'ayant les tripes, l'audace, l'envie, de défendre toute cette profession. La revalorisation des professeurs est un éternel "serpent de mer". 

 

Il faut le savoir AVANT de décider de passer un concours, car toute la vie professionnelle du professeur sera faite de combats syndicaux, de grèves, pour tenter d'être payé un peu plus, mais toujours moins que l'inflation, avec toujours une érosion de son pouvoir d'achat. Le professeur, "cadre A" sur le papier est devenu aussi bien payé qu'un "cadre B". Est exigé de lui un Master2 pour donner l'illusion qu'il est cadre, mais il a nettement perdu en comparaison de tous ceux qui obtiennent un Master2 et vont travailler dans le privé.

 

La seule solution est de mettre fin à l'hypocrisie et à la lâcheté collectives, en augmentant le nombre de professeurs contractuels, ce qui aura pour effet d'augmenter le turn-over et de permettre à ceux qui veulent gagner un meilleur salaire, de ne pas en être empêchés par des "nécessités de service", leur permettant avec leur Master2 d'intéresser de nombreuses entreprises dans les domaines de l'Edition, de la Communication, de l'Informatique, du Numérique, de l'Ingénierie de Formation, pour 30 à 100% de revenu mensuel en plus.

 

 

Actions et déclarations qui illustrent 65 ans (1958-2023) d'impuissance collective de tous les ministres de l'Education nationale qui se sont succédé depuis 1958 pour maintenir le pouvoir d'achat des professeurs :

 


Pierre SUDREAU - du MRP -  (du 14 avril 1962 au 15 octobre 1962)


 

=> La FEN a lancé seule le 24.02.1961 une grève administrative à laquelle le SGEN s'associa, grève qui fut stoppée le 22.03.1961 après l'annonce par Pierre SUDREAU de quelques mesures très partielles: relèvement de 25 points de l'indice des professeurs certifiés. 

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PIERRE SUDREAU_14.04.1962-15.10.1962.pdf
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Christian FOUCHET  - de l'UNR-UDT - (du 6 décembre 1962 au 1er avril 1967)


 

=> sous son ministère qui dura 4 ans et 4 mois (Jean-Michel BLANQUER a battu son record de longévité sous la Vè République de 2017 à 2022), les enseignants qui défilaient dans les rues clamaient "on veut nous mettre au pas, comme les pieds noirs".

=> il a été le ministre de l'Education nationale le plus critiqué et le plus brocardé.

=> il n'a pas revalorisé les salaires des professeurs, adoptant envers eux une politique autoritaire.

 

En savoir plus

 


Alain PEYREFITTE - de l'UNR-UDT - (du 7 avril 1967 au 28 mai 1968)


Source: Les 27 points de la rénovation pédagogique du groupe de travail d'Alain PEYREFITTE (Octobre 1967-Février 1968) par Michel DELORD (le 25.02.2011)

 

=> Point 15 — Revalorisation de la fonction enseignante

a- Redonner par des initiatives spectaculaires du prestige à un métier déprécié (par exemple, appeler «professeurs» — du premier degré — les instituteurs à partir du moment où ils auront été recyclés en vue de la rénovation pédagogique).

 

b- Relever le traitement en contrepartie du relèvement au niveau européen des horaires hebdomadaires et de la durée de l'année scolaire. La croissance budgétaire devra moins porter, au cours des prochaines années, sur une croissance des effectifs d'enseignants (économisés par l'audiovisuel et par l'augmentation du nombre des heures de service) que sur le traitement des enseignements.

 

c- Organiser systématiquement la promotion interne par des procédures comparables à celles de certaines administrations ou au concours « fonctionnaires » de l'ENA. (...)

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1967-1968_Alain PEYREFITTE Salaires des
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=> Dans "le Mal Français" (Tome 2) pages 552-554, Alain PEYREFITTE pointe la bureaucratie et les méfaits du "petit chef". C'est justement ce dont les professeurs, sous la Ve République et sous les républiques précédentes, ont été victimes: ils ont toujours été considérés par l'administration comme des exécutants et non comme des cadres de niveau A. 

 


François-Xavier ORTOLI  - de l'UDR - (du 31 mai 1968 au 10 juillet 1968)

R.A.S


Edgar FAURE - de l'UDR - (du 10 juillet 1968 au 20 juin 1969)


=> Il s'est concentré sur l'augmentation des recrutements: "il faut maintenant obtenir davantage de postes de professeurs."

Evolution des salaires des professeurs du 1er degré de 1969 à 2011

Source: Une simulation de l'évolution des salaires des enseignants de l'école primaire: du Monde de Martine au Monde de Sophie, de Bruno SUCHAUT (05.02.1013)

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02.05.2013_Bruno SUCHAUT_Etude Revenu de
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Olivier GUICHARD - de l'UDR - (du 22 juin 1969 au 5 juillet 1972)


=> avait qualifié l'Education nationale de "dinosaure massif et pataud".

 

=> Extraits des débats parlementaires du Sénat de la séance du 02.12.1969 :*

En page 6, interpellations des sénateurs:

"Vous êtes A la tête, monsieur le ministre, d'une énorme machine administrative qui a la charge de 11.500.000 enseignés et de 750.000 fonctionnaires répartis dans 90.000 établissements. Votre budget est le plus élevé de tous les budgets civils

 

de l'Etat".

"Un hebdomadaire faisait remarquer que, par la masse de son personnel, le ministère de l'éducation nationale était la deuxième entreprise du monde, immédiatement derrière la General Motors" (...) "Nous continuons A souffrir d'une centralisation ridicule, malgré quelques efforts timides de déconcentration, centralisation qui engendre des procédures d'une lenteur désespérante." (...) "Monsieur

le ministre, dans votre budget vous demandez la création de postes ; mais ils ne sont ouverts qu'à partir du 1er octobre" (...)

"Il en résultera que ces professeurs recevront leur traitement avec retard. Que de fois avons-nous été obligés d'intervenir, les uns et les autres pour du personnel enseignant dont le traitement tardait, depuis plusieurs semaines, voire plusieurs

mois, à lui être versé !"

 

Rien n'a vraiment changé depuis 52 ans, le problème est récurrent.

 

Quelques réponses du Ministre Olivier GUICHARD:

En page 8:

"Ce budget que je vous présente, si je n'en étais pas plus satisfait que vos rapporteurs, je ne vous le présenterais pas. Il marque une progression importante, on l'a rappelé, d'environ 13 p. 100 sur celui de l'an dernier et, compte tenu de la très faible croissance du reste du budget de l'Etat, 4,7 p. 100, son taux passe par rapport à celui-ci à 17 p. 100".

 

(...) "En chiffres absolus, ces 26 milliards représentent le double du budget de l'éducation nationale présenté il y a dix ans et la même somme que le budget total de l'Etat en 1959."

 

"Vous savez que l'éducation nationale est le plus grand employeur de France et que les problèmes de personnel sont donc essentiels, parce que l'enseignement est ouvert à tous et aussi parce que la rémunération des personnels absorbe 70 p. 100

 

de son budget. C'est une nette reprise de ce que j'appellerai la surcroissance du budget éducatif."

 

"Les 800.000 personnes rémunérées directement ou indirectement par le ministère immobilisent une très grande partie des crédits de fonctionnement. Le salaire moyen d'un agent de l'éducation nationale a connu une progression rapide et constante de 1968 à 1970, puisqu'il est passé de 19.380 francs en 1968 à 24.810 francs en 1970. C'est une augmentation de 20 p. 100 (en fait, de 27,9%), et ces chiffres, je crois, méritent une certaine réflexion. Au cours de ces années, l'augmentation des moyens découlant de la croissance du budget a été en très grande partie absorbée par la hausse des salaires. C'est particulièrement le cas pour ce budget qui traduit, pour la première fois, l'incidence des accords de Grenelle."

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02.12.1969_Olivier GUICHARD_Debats au Se
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Joseph FONTANET  - du CDP - (6 juillet 1972 au 27 mai 1974)


=> Il répond dans cette vidéo sur les piètres salaires versés aux enseignants de son ministère.

 

=> On lui doit par la loi du 11 janvier 1970 lorsqu'il était Ministre du Travail l'évolution du salaire minimum, le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC) qui remplace le SMIG.

 

=> Il s'est battu aussi pour "la mensualisation, la formation continue, le développement de l'A.N.P.E, la pré-retraite pour les chômeurs âgés, les droits sociaux pour les travailleurs immigrés, le doublement de l'allocation de salaire unique pour les salaires les plus faibles." (extrait des pages 11 et 12 de  l'ouvrage de Charles CABAUD sur Joseph FONTANET (1921-1980) dans la préface de Jacques CHABAN-DELMAS).

 


René HABY - du FNRI puis de l'UDF-PR - (du 28 mai 1974 au 31 mars 1978)

 


Avant de devenir Ministre, il avait exercé des fonctions de Recteur, de directeur de cabinet, de directeur de l'administration centrale de l'Education nationale.

 

=> Il a augmenté le nombre de professeurs, plus de 3.000 professeurs pour les classes de 6e. 

=> n'a pas augmenté les salaires des professeurs.

 

Pages 77 à 107, son action relatée dans ce document.

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1974-1978_René HABY_.pdf
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Christian BEULLAC  - de l'UDF-PR - (du 5 avril 1978 au 13 mai 1981)


Cet article de Le Monde du 09.01.1982 relate que Christian BEULLAC avait pu arracher une petite augmentation des seuls instituteurs recrutés à partir de 1979, avec une augmentation de 34 points d'indice (400,00 francs environ/mois) et de 44 points (600,00 francs/mois environ pour les fins de carrière). 

 

Pour les autres, comme pour la revalorisation proposée par Pap NDIAYE en 2023, il s'agissait d'une amélioration sous conditions.

 


Alain SAVARY - du PS - (du 22 mai 1981 au 17 juillet 1984)


 

Il parle de la "revalorisation de la fonction du maître". Il étend l'indemnité de logement des instituteurs, conscient de son utilité pour maintenir un bon pouvoir d'achat. Cela sera supprimé aux instituteurs lors de la réforme du changement de leur statut, comme Professeur des Ecoles. Ils y ont tous perdu.

 


Jean-Pierre CHEVENEMENT - du PS - (du 19 juillet 1984 au 20 mars 1986)


 

Il déclare le 27 mars 2002 dans sa candidature à l'élection présidentielle de 2002, entre autres: "Je l'ai déjà dit, si l'Ecole tient encore le coup dans ce pays, c'est bien grâce aux enseignants. Je veux mettre l'accent sur la mission de l'enseignant, trop souvent occultée par le discours sur la " professionnalisation ". (...) "Assez de cette " réformite " aiguë, qui veut faire croire que tout changement est bon en soi ! Le constant remaniement des programmes et des cursus donne le tournis, génère angoisse et absence de repères pour les élèves comme pour les maîtres." (...) "A cet égard, rien de plus important que la formation initiale des enseignants. Les IUFM sont l'objet de critiques justifiées et depuis 1989, aucun bilan sérieux et sans concession n'en a été fait. Beaucoup privilégient une approche technique qui oblitère les dimensions du savoir et partent de postulats dépassés : langue de bois "pédagogiste" et idéologie libérale-libertaire se substituent aux clairs principes de l'école républicaine." (...) ""La qualité des concours de recrutement des professeurs est essentielle. Pour aider les meilleurs étudiants à préparer les concours, l'Etat et les grands services publics doivent offrir à de jeunes étudiants recrutés par concours, une rémunération durant leurs études, sur le modèle des IPES, sous condition qu'ils s'engagent dans le service public durant dix ans" (...) "Bien d'autres mesures sont à prendre : lancer un véritable plan pluriannuel de recrutement d'enseignants titulaires pour compenser les départs à la retraite " (...) "Refusons les facilités des modes démagogiques, les tentations de l'individualisme effréné et les pressions du libéralisme. Bref, ayons une vraie exigence intellectuelle et morale !".

 

D'augmentation des salaires des professeurs, il ne parla point.

 

Il déclare à l'adresse des professeurs le 6 septembre 1984 "Cette revalorisation du rôle des enseignants, c'est ensemble que nous l'accomplirons. Comme je compte sur vous pour rénover notre système éducatif et restaurer l'école de la République, vous pouvez compter sur moi pour que vous soit témoignée la considération qui vous est due."

 

C'est l'un des rares anciens ministres à avoir désapprouvé la nomination de Pap NDIAYE, avec la crainte qu'il abandonne les grands chantiers mis en place par un Grand Ministre qui a battu le record de longévité à ce poste sous la Ve république, Jean-Michel BLANQUER

 

 

Témoignage d'un professeur qui l'était lorsque Jean-Pierre CHEVENEMENT était Ministre: "je me souviens qu’à l’époque de Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’Éducation nationale, il annonçait que les enseignants n’avaient plus un traitement équivalent à celui de la solde d’un capitaine mais d’un sergent, son père ayant été instituteur de la 3° République, un hussard noir."


René MONORY - de l'UDF-CDS - (du 20 mars 1986 au 10 mai 1988)


 

Article dans Le Monde du 27.05.1987:

=> René MONORY souhaitait un plan de développement sur 5 ou 6 ans de l'enseignement, en indiquant que le recrutement des enseignants devait s'accompagner d'une revalorisation de leur situation matérielle.

 

Il déclarait: "Ce qui m'a frappé quand je suis arrivé dans ce ministère, c'est à la fois le retard de la modernité et le manque de prévision".

 

Page 5525 du PDF ci-dessous relatifs au contenu houleux de la séance du 2 décembre 1986 au Sénat, Le Ministre de l'Education nationale déclare alors "Il faut valoriser la fonction d'instituteur. Ce n'est pas une formule démagogique de ma part, ou de politesse à l'égard des instituteurs. En effet, comme je l'ai dit déjà quand j'ai pris mes fonctions : l'instituteur représente une pierre angulaire de notre société. Je regrette - à qui la faute ? Je n'ai pas de réponse ! - qu'en vingt ans la situation morale et matérielle de l'instituteur se soit dégradée. Dans le passé, l'instituteur était souvent l'homme ou la femme à qui l'on s'adressait pour demander conseil. Je souhaite qu'on y revienne."

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02.12.1986_Seance_SENAT_Rene_MONORY.pdf
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Lionel JOSPIN - du PS - (du 12 mai 1988 au 2 avril 1992)


=> les professeurs de l'époque lui doivent la dernière grande revalorisation qui les a concernés, en 1989, il y a donc 34 ans, quand la France socialiste avait des états d'âme pour les professeurs, bien plus que la Droite qui les avait toujours négligés.

 

LE DETAIL SUR LE SITE DU SENAT

 

=> Dans cet article paru dans Le Monde du 19.01.1989, il précise aux syndicats que la revalorisation des salaires des enseignants reposera en grande partie sur le mérite.

 

=> On lui doit d'avoir aussi ramené l'horaire des professeurs de collège de 21h à 18h/semaine.

 

=> A noter que le "PACTE" de Pap NDIAYE annulerait en partie pour les "volontaires", une grande partie de la générosité de Lionel JOSPIN.

 

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1990-1998_Revalorisation Lionel JOSPIN.p
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Jack LANG - du PS - (du 2 avril 1992 au 29 mars 1993)


=> Dans cet article paru dans Le Monde du 09.02.1993, Jack LANG revalorise la carrière des PEGC (Professeurs d'Enseignement Général en Collège):

- soit rester dans leur corps avec un meilleur salaire en fin de carrière

- soit accéder par liste d'aptitude au corps des certifiés.

 


François BAYROU  - de l'UDF-CDS - (du 30 mars 1993 au 2 juin 1997)


Déclarations de François BAYROU sur le budget de 1997 de l'Education nationale

 

=> Avec 277 milliards de francs, le budget de l'Education nationale en 1996 est le premier de l’État. Il est en hausse de 1,5 % soit une évolution moins rapide que les années précédentes, et porte 5 000 suppressions de postes, ce qui marque une rupture avec le passé. (...) Cet énorme budget est constitué à 95 % de dépenses de personnels puisque les collectivités locales ont la charge des bâtiments

 

=> rappelons ici qu'en 1959 (cf ci-dessus) le Ministre Olivier GUICHARD indiquait que les salaires des personnels de l'Education nationale correspondaient à 70% du budget. Entre 1959 et 1996, donc en 37 ans, la part des salaires dans le budget de l'Education nationale a donc augmenté de 70 à 95%, laissant peu de marges de manoeuvre au reste.

 

=> "Quel chemin parcouru depuis 1989 ! L’instituteur en milieu de carrière qui gagnait 7 800 F par mois en perçoit aujourd’hui 11 800 F. En moyenne, la rémunération des enseignants s’est accrue de 20 % en francs constants".

 

Son Texte intégral 


Claude ALLEGRE - du PS - (du 4 juin 1997 au 27 mars 2000)


 

Le mercredi 10 mars 1999, dans une audition de Olivier SCHRAMECK (Directeur de Cabinet du Premier Ministre), Adrien GOUTEYRON sénateur, rappelle ceci: "M. Lionel Jospin, lorsqu'il était ministre de l'éducation nationale, avait engagé une revalorisation importante de la profession enseignante. Il a souhaité obtenir des précisions sur les objectifs poursuivis par cette revalorisation et s'est demandé si elle n'aurait pas dû être accompagnée d'une réforme des obligations de service des enseignants". 

 

=> le principal souci des sénateurs, depuis plus de 23 ans, est de conditionner toute augmentation des professeurs à "du travail en plus".

 

=> en 1998, il prend la décision de baisser de 17% le taux de rémunération des Heures Supplémentaires Annuelles (HSA) que peuvent réaliser les professeurs du 2nd degré. Du jamais vu au pays de la dévalorisation progressive du pouvoir d'achat des professeurs.

 

=> en 1999, il revient sur cette décision, qui lui aura tout de même permis de faire 700 millions de francs d'économies pendant une année sur le dos des professeurs.

 

=> c'est lui qui crée l'obligation pour les professeurs de ne pouvoir refuser l'attribution d'une HSA. Il réévalue de 20% le salaire de cette HSA imposée, ce qui revient en fait à l'ancien niveau de rémunération, avant son arrivée Rue de Grenelle. 

 

=> il établit une indemnité forfaitaire pour les enseignants des classes préparatoires (un millier de professeurs à peine) dont les heures supplémentaires imposées sont plus nombreuses.

 

=> il prévoit d'accélérer le volume des promotions à la hors-classe en fin de carrière, appliquant en fait bien tardivement ce qui avait été décidé en 1989.

 

=> alors qu'il n'a pas su le faire assez lorsqu'il était aux commandes de l'Education nationale, stigmatisant les professeurs pour leur supposé "absentéisme", ce qui en avait écoeuré plus d'un, il préconise en 2011 de "redonner aux enseignants la place éminente qu'ils ont perdue dans la société, et indique "Alors qu'il est devenu plus difficile, le métier d'enseignant est aujourd'hui dévalorisé. Aussi ne faut-il pas s'étonner que la profession se féminise à outrance". Pas très féministe comme déclaration. Il va plus loin encore, mais aucune gouvernement ne l'a suivi depuis dans cette vision: "quitte à recourir à des quotas, il faut symétriquement instaurer des quotas pour que, dans l'Éducation nationale, 40 % des enseignants soient des hommes. C'est indispensable pour l'équilibre de l'éducation donnée à notre jeunesse."

 

Malheureusement, la majorité des hommes préfère être payée beaucoup plus, et trop de gouvernements ont considéré que la profession étant féminisée à 93% en Maternelle, 78% en Primaire, 62% en Collège et Lycée, enseigner n'était qu'un salaire d'appoint dans un couple. Cela explique peut-être que les gouvernements, et les parlementaires, majoritairement masculins, ne se soient jamais mobilisés pour redonner ses lettres de noblesse, financièrement, à une profession qui a tant perdu en pouvoir d'achat sous la Ve République.

 

14.02.2011: L'appel de Claude ALLEGRE dans le Magazine LE POINT

 


Jack LANG  - du PS - (du 27 mars 2000 au 6 mai 2002)


=> Il déclare dans Le Monde le 16.02.2023 "Au début des années 2000, la question des salaires ne se posait pas. Le dossier important, c'était les emplois".  (...) "trop souvent, on n'a pas donné aux ministres les crédits à la hauteur de ce qu'il fallait".

 


Luc FERRY  - des DVD - (du 7 mai 2002 au 30 mars 2004)


=> déclare, le 16 février 2023 dans une interview de Le Monde : "On m'a demandé pour des raisons d'affichage libéral de droite de supprimer des postes sans faire de réformes structurelles au préalable."

Lui n'a pas augmenté les professeurs.

 

=> déclare le 05.05.2021 dans une interview pour VOICI "Avec 3.000 euros je n'arrive évidemment pas à vivre !" Alors les professeurs du 1er degré avec 2.180 euros et les professeurs de collège avec 2.510 euros et les professeurs de lycée avec 2.820 euros, en 2022, ils font comment ?

 

VIDEO Luc FERRY

 


François FILLON  - de l'UMP - (du 31 mars 2004 au 31 mai 2005)


=> Voilà un Ministre qui, après la réforme des retraites de 2003 qui a allongé de 4,5 ans la carrière des salariés, donc des professeurs, avait promis en 2005 de créer "500 postes par an pour les secondes carrières des enseignants".

On n'en a plus entendu parler, et toutes ses déclarations sur le sujet ont été curieusement effacées du web.

 

=> Il n'avait pas prévu d'augmenter les professeurs en novembre 2004 bien qu'il en ait parlé beaucoup lors de la préparation de la dernière présidentielle à laquelle il voulait se présenter.

 

=> Le Premier Ministre Dominique De VILLEPIN avait doublé sa promesse de secondes carrières pour les professeurs en ajoutant "1.000 postes par an pour les secondes carrières de enseignants".  On n'en a plus entendu parler, et toutes ses déclarations sur le sujet ont été curieusement effacées du web.

 

=> ses dernières propositions diffusées sur le site de l'Institut Montaigne de revalorisation des professeurs ont été estimées "non chiffrables". Il proposait une part de rémunération "au mérite", et c'est un peu l'idée que reprend la revalorisation mise en avant pour la rentrée 2023 par le Ministre de l'Education nationale Pap NDIAYE.

 

L'allongement de la durée de carrière, lui, s'est appliqué dès 2003.

 

=> Et les secondes carrières, l'Education nationale n'en a pas tenu la promesse ensuite. Elle a supprimé sous l'insistance des députés, 5.217 postes de seconde carrière en mis à disposition qu'occupaient des professeurs de 2005 à 2012. Il n'en reste plus qu'une centaine en 2023. Dans le même temps ont été supprimés plus de 1.000 postes en détachement aisément accessibles aux professeurs. La vérité est que l'Education nationale n'a pas respecté la volonté du législateur depuis exactement 20 ans.

 

Alors comment avoir confiance dans les promesses des gouvernements successifs lorsqu'ils tentent de faire passer le train de mesures négatives de leurs réformes des retraites ?

 


Gilles de ROBIEN - de l'UDF - (du 2 juin 2005 au 15 mai 2007)


=> dit, dans une interview de Le Monde du 16.02.3023, avoir eu peu de marge d'action sur la question des rémunérations des professeurs. Il dit avoir commencé à le faire modestement. Les professeurs ne s'en souviennent pas.

 

Sur RMC le 28.11.2006, Le Ministre dit clairement que l'augmentation des salaires des professeurs ne dépend pas de lui. Qu'il aimerait bien les revaloriser, mais ne le peut point (lire l'article dans son intégralité, au moment des questions de Mr FRANCISCO notamment).

 

14.03.2007 dans l'OBS, il déclare son intention de mieux payer les professeurs en fin de carrière, à raison de "11.700 professeurs à partir de septembre 2007" (soit 1,4% des professeurs de l'époque qui soient concernés).

 

=> il avait voulu généraliser la bivalence des professeurs mais avait rencontré une forte levée de boucliers des syndicats et des professeurs. Sa volonté étant bien entendu de réduire au plus près les effectifs d'année en année.

 


Xavier DARCOS - de l'UMP - (du 18 mai 2007 au 23 juin 2009)


=> déclare le 29 août 2007 pour LIBERATION qu'il peut "retirer 11.200 postes à l'Education nationale sans que l'on s'en rende compte et fournir le même service". Forcément en augmentant le temps de travail des professeurs, le conditionnant à la revalorisation conséquente qu'ils désespèrent d'obtenir depuis des décennies. 

 

=> Le 29 août 2008 soit exactement 12 mois plus tard, 20 Minutes relate une déclaration d'intention du 28 août du Ministre de:

- verser "une prime d'installation de 1.500 euros par an aux nouveaux professeurs".

- payer "4.400 euros supplémentaires à l'année" ceux qui donneront des cours de soutien à raison de 3h par semaine"

 

Toujours la même obsession à Droite: le "travailler plus pour gagner plus". Sans réelle revalorisation donc.


Luc CHATEL  -  de l'UMP - (du 23 juin 2009 au 10 mai 2012)


=> porte à 2.000 euros bruts les salaires des jeunes profs en 2012... avec 102 euros/mois supplémentaires au 01.02.2012, pour 107.000 professeurs du secteur public et 18.000 du secteur privé.

 

=> Luc CHATEL procède à différentes mesures catégorielles pour les professeurs des échelons 3, 4 et 5. Les professeurs dont l'ancienneté est plus importante sont les laissés pour compte.

 

=> déclare "en cinq ans nous aurons augmenté de 18% le salaire d'embauche des enseignants (...) c'est un signal considérable que nous avons adressé aux enseignants de notre pays".

 

Il oublie juste de dire que les grilles indiciaires ont été allongées, avec plus de temps passé dans chaque échelon, et qu'au lieu d'une carrière de 20 ans au "grand choix" pour passer de l'échelon 1 à l'échelon 11, un professeur passera désormais au moins 26 ans pour franchir la grille de la classe normale. En clair, actuellement, bon nombre de professeurs se désespèrent de ne gagner que 2.400,00 euros nets après 20 à 30 ans de carrière. C'est inférieur au salaire que peuvent espérer de jeunes étudiants d'autres Master 2 qui vont travailler dans le privé.

 


Vincent PEILLON  - du PS - (du 16 mai 2012 au 2 avril 2014)


=> Déclare le 30.08.2012 sur RTL "Les enseignants, les gens qui choisissent ce métier, ne le choisissent pas d'abord pour l'argent"

 

=> Déclare dans une interview de Le Monde le 16.02.2023 "Il aurait fallu donner un peu d'argent aux enseignants en contrepartie" (du retour à a semaine de 4 jours et demi). Mais il ne l'a pas fait.

 

=> de 2002 à 2016, le point d'indice salarial dans la fonction publique a connu une augmentation de 8,5% seulement, alors que durant la même période, l'inflation a progressé de 24%. La faute au gel du point d'indice par différents gouvernements, qui ont fait régresser les salaires des professeurs, qui ont nettement moins de primes que tous les autres fonctionnaires.

 


Benoît HAMON  - du PS - (du 2 avril 2014 au 25 août 2014)


=> Dans une interview du 16.02.2023 dans Le Monde, il déclare "Peu de monde défendait les priorités de l'éducation nationale".

 

=> Il n'est resté que 5 mois sans faire la rentrée scolaire, et n'a donc pu faire que des déclarations de bonnes intentions.

 

=> Le gel du point d'indice s'est poursuivi, pénalisant le pouvoir d'achat des professeurs, alors que les personnels administratifs dans le même temps ont tous vu leurs primes augmenter.


Najat VALLAUD-BELKACEM - du PS - (du 26 août 2014 au 17 mai 2017)


=> dit, dans une interview de Le Monde du 16.02.2023: "il faudrait augmenter la rémunération des enseignants, c'est une évidence absolue". Pourquoi ne l'a-t-elle pas fait lorsqu'elle était ministre ? Elle a préféré procéder à l'augmentation des salaires et des primes des hauts fonctionnaires, dont le pouvoir d'achat s'est nettement plus accru que celui des professeurs.

 

=> elle a néanmoins contribué à la négociation des "PPCR" Parcours Professionnels Carrière et Rémunération, qui n'ont été entérinés que sous Jean-Michel BLANQUER son successeur, qui en a récolté les fruits. Mais les PPCR ont dévalorisé une fois de plus les agrégés, qui y ont beaucoup perdu en regard du haut niveau de difficulté de leur concours initial. Les agrégés ont vu leur classe exceptionnelle portée à l'indice 1068, mais en réalité ils sont 10% seulement à y accéder après avoir stagné pendant 3 à 10 ans en hors-classe. Tandis que les professeurs certifiés, dans leur classe exceptionnelle, qui concerne plus de 15% d'entre eux, ont accédé à la rémunération de la fin de hors classe des agrégés, à l'indice 972. Les agrégés ont subi par les PPCR une grave dévalorisation de leur statut.

 

=> dit qu'elle a réussi à "arracher" au Premier Ministre la création de l'indemnité de suivi et d'accompagnement des élèves (ISAE) pour les professeurs du Premier degré en 2016, toujours versée depuis.

 

=> François BAYROU avait alors accusé le gouvernement de "clientélisme électoral", lui qui en son temps, avait aussi revalorisé les professeurs...

 


Jean-Michel BLANQUER - de LREM - (du 17 mai 2017 au 20 mai 2022)


 

=> prend connaissance du rapport du Sénateur Gérard LONGUET qui décrit la lente dévalorisation des professeurs depuis le début des années 2000 (sans relever qu'elle a commencé depuis 1961, René MONORY l'avait évoqué durant son passage comme Ministre de l'Education nationale)

 

=> le 7 janvier 2020, il déclare "Les premières augmentations se verront pour l'année civile 2021". "Nous savons que c'est entre 400 et 500 millions d'euros par an supplémentaires qui s'ajoutent année après année." "Année après année. C'est le sens d'une loi de programmation. Nous travail nous mène de 2021 à 2037". (...) "C'est une augmentation qui se planifie dans le temps, qui fait partie de l'évolution structurelle des finances publiques et qui se planifiera de 2021 à 2037.

Sans en fixer le montant, en laissant à ses successeurs le soin d'y réfléchir.

 

=> il met en oeuvre la réforme des PPCR décidées sous Najat VALLAUD-BELKACEM.

Le Sgen-CFDT présente ici des grilles AVANT/APRES Pour montrer l'évolution par grade.

 

 

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Grilles AVANT/APRES des revalorisations de salaires des professeurs (PPCR)
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SE-UNSA: Grilles indiciaires AVANT-APRES les PPCR
SE-UNSA_Grille_indiciaire_PPCR2.pdf
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=> le Sénateur Gérard LONGUET préconise en 2022 de lier revalorisation et augmentation du temps de travail des professeurs, ce qui n'est donc pas de la revalorisation stricto sensu. Gérard LONGUET parle d'une "forte linéarité des carrières enseignantes" (EN CLAIR: LEUR SALAIRE AUGMENTE TRES LENTEMENT AU FIL DE LEUR CARRIERE).

 

=> Gérard LONGUET remarque "que les salaires des enseignants français en regard des salariés du privé, sont bien inférieurs, pour des actifs de niveau Licence, alors que le recrutement des enseignants se fait désormais au niveau Master". Il note que les salaires des professeurs en France sont inférieurs d'au moins 21% à ceux des actifs du privé (et cette constatation s'est effectuée avant l'inflation 2022 et 2023, ce qui veut dire que la différence est maintenant de plus de 30%).

 

=> "Les professeurs, en euros constants, ont perdu entre 15 et 25% de rémunération depuis le début des années 2000" remarque Gérard LONGUET.

 

=> Une manière pour Gérard LONGUET, proche de François FILLON, de faire travailler plus les profs, pour réaliser des économies de postes, voilà la trouvaille qu'avait tentée entre 2007 et 2012 Nicolas SARKOZY avec la RGPP sur le thème du "travailler plus pour gagner plus", alors que le pouvoir d'achat des professeurs s'est en fait réduit depuis.

 

=> Pour le Café Pédagogique, de loin le média le plus consulté par les professeurs de France et de la francophonie, c'est clair: "le rapport LONGUET programme la baisse du salaire des enseignants". 

 

Ce blog apporte un éclairage détaillé avec des graphiques intéressants:

- évolution de l'inflation et des indices de rémunération sur 1998-2018

- évolution du salaire des professeurs certifiés et assimilés par rapport à l'ensemble des salariés (1983 à 2017)

 

=> Début septembre 2021 Jean-Michel BLANQUER qualifie de "sommet de la démagogie" les déclarations de Anne HIDALGO, candidate à la Présidence de la République pour 2022, indiquant "multiplier par deux au moins" le salaire de tous les professeurs. Démagogie non pas pour revaloriser les professeurs, tous les anciens ministres disent que c'est bien nécessaire, mais tous disent que l'Etat n'en a pas les moyens.

 

=> Le 08.02.2021, François BAYROU déclare qu'"avec un salaire de 4.000,00 €, on appartient à la classe moyenne". Ce qui signifie que les professeurs en début de carrière et jusqu'à 30 ans d'ancienneté, n'en font plus partie. Ils ont été fortement déclassés financièrement depuis 40 ans, malgré les "énièmes revalorisations".

 

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18.11.2021_Rapport Senateur Gerard LONGU
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28 Juin 2022 : le Ministre de la Fonction Publique Stanislas GUERINI met fin au gel du point d'indice des fonctionnaires, qui a tant pénalisé les professeurs, mais là où les syndicats espéraient 10%, il ne l'a revalorisé que de 3,5%, donc de manière très insuffisante pour permettre aux professeurs de compenser 40 ans de perte de pouvoir d'achat, avec des revalorisations qui auront toujours été des saupoudrages.


Pap NDIAYE  - de DVG - (du 20 mai 2022 au ... ?)


Depuis son arrivée au Ministère de l'Education nationale, il a beaucoup varié dans son discours, et il est impossible de savoir encore si la revalorisation promise sera de 10% pour tous, de 10% pour les professeurs de moins de 10 ans d'ancienneté, de 10% variable pour ceux qui adhèrent au "PACTE" ou au "DEMI PACTE" ou de 25% comme l'annonçait le 27.09.2022 TF1 INFO.

 

23.05.2022 sur le JDD

 

26.09.2022 sur 20 Minutes

 

27.09.2022 sur TF1 INFO

 

le 17.11.2022, dans l'avis n°120 du Sénateur Jacques GROSPERRIN, est souligné que la revalorisation des rémunérations des enseignant devra être un effort poursuivi dans la durée. Mais les professeurs se sont malheureusement habitués depuis 63 ans à toutes les promesses non tenues des Députés, des Sénateurs, des Ministres, des Premier Ministre, des Présidents de la République.

 

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17.11.2022_Rapport Senateur Jacques GROS
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Page 8 il est dit ceci: "Les dépenses de personnels (53,212 milliards d’euros) représentent

90,5 % des crédits de la mission hors pensions. Les mesures inscrites au projet de loi de finances pour 2023 succèdent à plusieurs années d’efforts qui ont permis au cours de la

période une revalorisation indiciaire moyenne de 924 euros bruts annuels, hors régime indemnitaire."

=> 924,00 €/an c'est 77,00 €/mois. Une misère présentée comme "des années d'efforts".

 

Page 9 est dit: "La revalorisation salariale prévue pour 2023 vise à permettre qu’aucun

enseignant ne débute sa carrière avec une rémunération nette inférieure à

2 000 euros par mois, conformément à l’annonce faite par le chef de l’État et le

ministre de l’éducation nationale en août 2022"

 

=> Le problème majeur que nous avons identifié est qu'en faisant porter l'augmentation de la rémunération sur les échelons des 15 premières années de la carrière, sans augmenter les autres professeurs, le différentiel entre débuts et fins de carrière va sérieusement se réduire, rendant les carrières des enseignantes démoralisantes. Il était possible dans les années 1980 d'espérer gagner 120% de plus en 37,5 ans de carrière, et désormais, avec la "revalorisation" envisagée, ce ne sera plus que de 70% pour plus de 90% des professeurs.

 

Toujours page 9:

"La dépense de 935 millions d’euros inscrite au PLF 2023 s’appuiera sur :

- une part inconditionnelle, mise en œuvre à partir de la rentrée scolaire de 2023 : 635 millions d’euros pour quatre mois de rémunération, soit en année pleine, selon le ministère, 1,9 milliard d’euros ;

- une part facultative, en contrepartie de certaines missions effectuées dans le cadre d’un « pacte » : 300 millions d’euros sont à titre indicatif inscrits au PLF 2023 (une concertation avec les organisations représentatives des personnels précisera le contenu de cet axe de la revalorisation). Le coût réel de cette mesure dépendra du nombre d’enseignants qui participeront au « pacte » à titre volontaire".

 

=> EN CLAIR, les sénateurs (majoritairement de Droite au Sénat, ils n'ont jamais brillé pour augmenter les professeurs pendant les 41 années de Ministres de l'Education nationale de Droite et assimilés depuis 1958) ne cherchent qu'à faire faire de économies à l'Etat en réduisant le nombre de professeurs pour leur faire faire de plus en plus d'heures. C'est une parfaite méconnaissance des conditions de travail des professeurs et de leur temps de travail moyen (43h par semaine pour un professeur expérimenté et plus de 52h par semaine pour un jeune professeur qui doit préparer tous ses cours, pendant au moins 4 à 6 années en début de carrière).

 

Qui plus est en page 11 est bien encadré que le temps de travail déclaré par les enseignants est de 35 à 60h dans le 1er degré et de 33 à 65h dans le 2bd degré du fait de l'important travail généré par les préparations de cours selon les disciplines, et le corrections.

 

=> Le ministre présente la chose comme une "valorisation des missions déjà réalisées par certains enseignants". C'est en fait un jeu de dupes, puisque le PACTE intègrera les missions déjà rémunérées des volontaires qui réalisent les HSE de "devoirs faits", et incluera la rémunération des heures non réalisées par ceux en congé maladie, leurs collègues reprenant leurs classes pendant leur absence. Cela va générer une très mauvaise atmosphère de travail dans les salles des profs, stigmatisante pour celles et ceux qui ont des problèmes de santé.

 

En page 11 est bien indiqué "les carrières de enseignants se caractérisent par un déroulement lent: la majorité des enseignants relèvent de la classe normale (78,5% pour le 1er degré et 64,6% pour le 2nd degré). L'accès à la hors-classe est tardif (53 à 55 ans) et ne concerne que 16% des professeurs d'école et 30% des enseignants du 2nd degré (27% des agrégés et des certifiés, 38,3% des Professeurs d'EPS, 30% des Professeurs de Lycée Professionnel)."

 

Le rapport souligne bien que la "revalorisation historique" va laisser de côté les professeurs de fin de carrière. C'est donc une dévalorisation d'ensemble d la profession enseignante avec une réduction du différentiel début/fin de carrière, sans améliorer le % de passages en hors-classe et classe exceptionnelle, sans réduire la durée de passage de la classe normale à la hors-classe et de la hors-classe à la classe exceptionnelle. 

 

IL FAUT CESSER DE REVALORISER LES PRIMES DES PERSONNELS ADMINISTRATIFS (administration, inspection, direction) ET TOUT CONCENTRER SUR LES PROFESSEURS

 

En effet, l'écart de rémunération, notamment les primes, qui ont toujours augmenté à chaque départ d'un ministre de l'Education Nationale pour les remercier de leur loyauté, ont complètement déconnecté les rémunérations servies aux personnels de direction, d'inspection, d'administration de catégorie A, de celles servies aux professeurs. A tel point qu'il devient plus intéressant pour une jeune professeur de n'enseigner que quelques années pour passer très vite IEN, Chef d'établissement, ou IA-IPR s'il est agrégé.

 

Avec le principe de la "double peine" souhaitée par le Gouvernement en 2023, la réforme des retraites pénalisera injustement une profession où les fins de carrière sont pénibles devant des élèves toujours dynamiques et épuisants, à partir des 55-60 ans de leurs professeurs. La majorité préfère partir juste à l'âge légal que de prendre le risque d'altérer sa santé. En ne revalorisant pas les indices de fin de carrière des professeurs, en n'augmentant pas les taux de passages en hors-classe et en classe exceptionnelle, le Gouvernement fait juste le pari de l'économie de long terme, avec des professeurs qui auront 25% de décote lorsqu'ils partiront à 64 ans au lieu de 67 à 70 ans que leur Master2 devrait les obliger à réaliser, puisque bon nombre de ceux dont on a exigé un Master2, l'ont obtenu en moyenne à 24-25 ans.

 

En 2023, voilà les salaires bruts et nets des professeurs en France, par grade.

 

EST-CE LA FIN DES PENSIONS DE RETRAITE DES PROFESSEURS ?

 

Une partie mourra avant d'atteindre sa retraite, comme tous les salariés, et une autre partie y parviendra avec des gros problèmes de santé qui ne lui laisseront qu'une courte période de retraite heureuse.

 

En portant l'âge légal de départ en retraite à 64 ans, 7,7% des personnes seront décédées avant. 10,7% des Hommes mourrait avant de prendre leur retraite. 1 Homme sur 10 sacrifié sur l'autel des économies. 5% des Femmes sacrifiées dans cette comptabilité mortuaire, soit 1 sur 20 Femmes.

 

Edouard PHILIPPE qui se rêve en digne successeur d'Emmanuel MACRON pour la prochaine élection présidentielle, a parlé récemment de porter l'âge légal à 65, 66 ou 67 ans, et les politiciens du gouvernement ne cachent pas que d'autres réformes seront nécessaires.

 

Ce qui ferait économiser 11,2% des pensions, au moins, des actifs morts avant. 15,6% de celle des hommes. Un Homme sur 6 mourrait avant de profiter de sa retraite et de sa pension. 7,2% des Femmes mourront avant leur retraite dans le scénario de la retraite portée à 67 ans. 1 Femme sur 14.

 

Tous les ministres qui se sont succédé depuis 65 ans ont préféré augmenter considérablement les primes des fonctionnaires d'administration, d'inspection et de direction, la preuve.

 

Plus le fonctionnaire grimpe dans la hiérarchie, et dès qu'il a mis le pied dans l'administration, plus son niveau de vie augmente fortement, pour récompenser sa loyauté: celle qui l'obligera à quitter psychologiquement l'état d'esprit de professeur, et à refuser autant que faire se peut toutes leurs demandes de disponibilité, de mi-temps, de détachement, de démission, de rupture conventionnelle, en laissant ses émotions de côté, pour "agir en professionnel".

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Agir en professionnel, c'est penser  à sa carrière, ses primes, les fonctions auxquelles on souhaite accéder. Et tout réside sur cette fameuse loyauté qui est cette capacité extraordinaire à n'avoir absolument aucun état d'âme vis-à-vis des professeurs et des agents de catégorie B et C, et à ne penser qu'à soi, sa carrière, ses médailles, ses primes.  Certains hauts fonctionnaires parviennent même à démontrer à leurs interlocuteurs qu'ils n'ont jamais dit ce qu'ils avaient cru entendre de leur part.

 

La règle chez le haut fonctionnaire, c'est de s'exposer personnellement le moins possible, d'écrire peu: des formations leur sont dispensées pour apprendre à rédiger des mels concis, courts, quasi expéditifs. Et des formations pour leur apprendre, à l'opposé, à faire écrire le plus possible le professeur pour, en cas de personnalité rebelle, disposer de suffisamment d'éléments pour constituer sur lui/elle un "dossier". La technique du "dossier" du fonctionnaire est une technique de poids pour faire peur au professeur, surtout les plus sensibles, les plus consciencieux, les plus perfectionnistes. 

 

Pour ce savoir-faire à se faire craindre, qui existe depuis des décennies en administration et dans de nombreuses entreprises qui fonctionnent par un management descendant, un management d'autorité, de pouvoir, de domination, les hauts fonctionnaires obtiennent naturellement des personnes tout ce qu'ils veulent: déférence, abnégation, obéissance, et s'ils ne l'obtiennent pas, n'hésitent pas à dénigrer devant qui veut bien l'entendre, l'individu rebelle à ses demandes.

 

Sandrine GARCIA le 27.01.2023 en publiant son ouvrage "Enseignants, de la vocation au désenchantement" décrit les effets de ce "new management" depuis le début des années 2000, coercitif, très autoritaire, hyper exigeant, dominateur, infantilisant, qui a fortement contribué depuis 23 ans à la perte d'attractivité du métier de professeur.

 

La parole du professeur ne vaut rien face à celle du haut fonctionnaire, même à égalité de niveau d'études. C'est le grade qui prime. Cela justifie pour eux de percevoir, dans cette posture, des primes gratifiantes, qui récompensent leur absence d'état d'âme dans leurs agissements, et qui explique que malgré la GRH de proximité qui promeut la bienveillance, certains continuent de pratiquer le harcèlement moral, le mépris, le dénigrement, pour s'imposer, imposer leur autorité. 

 

Combien de professeurs brisés psychologiquement par ces hauts fonctionnaires qui tiennent à conserver leurs primes par leurs excès d'autorité qui ne leur seront pas reprochés ?

 

Tout haut fonctionnaire qui réalise une belle carrière avec de belles primes, mérite sa place par son abnégation totale, sa capacité à se déculpabiliser de son action d'obstruction des demandes des professeurs, sa capacité à s'imposer et à "en imposer".

 

Lorsque l'on évoque la posture managériale du haut fonctionnaire, c'est une posture faussée par le système, que la jeunesse d'aujourd'hui ne supporterait nulle part en entreprise: le management le plus répandu est la position autoritaire de celui qui dirige, qui impose ses décisions à partir de son grade.

 

Plus le grade est élevé, plus le haut fonctionnaire s'impose. C'est lui qui démarre la réunion et s'arrange pour monopoliser la parole autant de temps qu'il le souhaite, et même s'il ne laisse pas place aux questions de ceux qu'il réunit, il semble s'en moquer. Il est là pour diffuser la parole du Ministre, pas pour discuter le contenu et recueillir les contestations.

 

Personne ne viendra l'interrompre, car la règle tacite, implicite, est de ne pas interrompre le plus gradé du groupe, sauf à subir sa colère, ses remontrances, de manière très colérique, voire tyrannique chez ceux qui aiment impressionner, terroriser leurs subordonnés. Nous avons été parfois témoins de cela, et le haut fonctionnaire chaque fois crie le plus fort possible pour attirer l'attention sur le malheureux subordonné qu'il "corrige", jusqu'à le/la faire pleurer, pour l'humilier, devant toutes les personnes présentes, en lui promettant des "suites administratives" pour le terroriser un peu plus.

 

Certains possèdent un vrai charisme lié à une brillante carrière et imposent avec courtoisie leur posture managériale: leurs compétences, leur expérience, leur parcours professionnel, leur expertise, leur confère une véritable posture managériale indiscutable. Heureusement qu'il y en a quelques centaines comme cela, mais nous n'en avons pas rencontré beaucoup parmi le millier de hauts fonctionnaires rencontrés dans de nombreux salons, colloques, réunions de travail, audiences, dans tous les hauts lieux de la République (au Cabinet du Ministre, à l'Elysée, dans les services DGRH Rue Régnault, au Secrétariat Général, au carré SUFFREN) et dans certains colloques d'associations fréquentés par de hauts fonctionnaires.

 

Pour quelques centaines de hauts fonctionnaires réellement bienveillants, combien de milliers de "petits chefs" qui se réfugient juste derrière le pouvoir que leur confère leur grade, et nuisent à la qualité de la vie au travail des agents qui les entourent ? Une administration, quelle qu'elle soit, dans tout Etat, est faite de cela. 

 

Alors le RIFSEEP récompense grassement cela, cette posture, cette autorité, cette absence d'état d'âme envers toutes les paroles écrites, dites, envers les subordonnés dont font partie les professeurs.

 

Ceux qui officient comme DRH ne sont pas des DRH "gentils": ce sont des "professionnels", pas des "bisounours". Impossible, pour le professeur, de leur faire confiance, puisque leur rôle est de faire faire des économies à l'Etat.

 

Lorsqu'un nouveau Ministre est nommé, il est bien conscient que le presque million de fonctionnaires de catégorie A qu'il dirige est mal payé, et il n'y peut pas grand chose, dépendant de la bonne volonté de Bercy et du vote par les parlementaires du budget annuel de son ministère (le Projet Loi de Finances ou PLF).

 

PLF 2022 et site de téléchargement.

 

 

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PLF_2022-I.pdf
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Alors ces ministres de l'Education nationale multiplient les déclarations pour laisser espérer un mieux-être, mais trop souvent leur remplaçant est nommé avant qu'ils aient eu le temps de changer réellement les choses.

 

Chacun attribue des miettes, quelques dizaines d'euros par mois en plus pour les "jeunes" qui ont 1 à 10 ans d'ancienneté, et rien pour les "plus expérimentés", qui peu à peu sont rattrapés par les précédents. Et ceux qui avaient 1 à 10 ans d'ancienneté de se rendre compte que la manne dont ils ont bénéficié, les contraint ensuite à ne pas se plaindre de voir leur salaire stagner pendant 15 ans, avec des échelons qui progressent difficilement.

 

Ils sont alors acculés à devoir augmenter leur temps de travail en multipliant les HSE, les HSA, à quémander une IMP à leur chef d'établissement, des heures comme formateur à leur inspecteur, etc.

 

Dans le privé, notre analyse récente a montré que le salaire de fin de carrière avec 30 ans d'ancienneté minimum, correspond au revenu des 3 premières années des titulaires d'un Master2 dans TOUS les autres domaines autres que les disciplines d'enseignement.

 

Plus les jeunes sont augmentés, plus les professeurs en milieu de carrière et les plus expérimentés en haut de l'échelle en pâtissent, puisque le différentiel se réduit dangereusement, laissant craindre qu'il ne soit plus possible de doubler au moins son salaire en 26 ans de carrière en moyenne en "Classe Normale", la grille indiciaire de base de chaque grade.

 

Devenir professeur, il faut en prendre conscience car ce n'est pas près de changer en France avec de tels saupoudrages  en termes de revalorisation : c'est être sous-payé et mal considéré(e).

 

Cela reste-t-il encore, dans ces conditions, "le métier le plus beau du monde", à Bac+5, payé comme un employé de cat.B ?




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