Le papy-boom est comme un tsunami de reconversions professionnelles, qui commence à ébranler une Education nationale qui ne change pas d'un iota son fonctionnement, proposant toujours à ses nouvelles recrues de rester 43 ans.
Pourquoi un tel entêtement ? Pourquoi la GRH des académies ne s'ouvre-t-elle pas aux changements, pourquoi ne facilite-t-elle pas autant les départs, que les arrivées ?
Le système se désespère d'année en année que le métier de professeur n'attire plus, et les syndicats agitent le chiffon rouge de la revalorisation comme seul moyen de redonner des couleurs au métier.
Mais ce n'est pas le seul facteur, bien loin de là !
Le métier de professeur est devenu tellement complexe, que le système fait fuir des professeurs qui en avaient la vocation, écoeurés d'être maltraités dans des conditions de travail dégradées, sans moyens, les académies multipliant les nécessités de service pour leur refuser tout ce qui leur permettrait soit d'aménager leur temps de travail (mi-temps, temps partiel), soit de continuer de se former (congé formation), soit d'habiter là où ils le souhaitent (mutation), soit de diversifier leur parcours professionnel (détachement).
La génération de professeurs depuis 2010 dont a été exigé un Master 2 net doit travailler 43 ans et peut-être plus longtemps encore dans les années qui viennent, n'est plus cette génération docile d'autrefois qui savait qu'elle n'exercerait que 37,5 ans.
Le papy-boom est là, et n'est pas près de se terminer !
De plus en plus de professeurs, après avoir obtenu leur disponibilité puis leur démission, parfois leur rupture conventionnelle, n'oublient pas qu'ils ont laissé derrière eux des collègues qui souffrent au travail, et ont à coeur de contribuer, eux aussi, comme AIDE AUX PROFS le fait depuis le 18 Juillet 2006, à faire connaître ce mal-être enseignant, en valorisant les reconversions de celles et ceux qui ont réussi à partir s'épanouir ailleurs.
Ce mois-ci, nous avons interviewé Florence AMAUDRU, ancienne professeur des écoles, devenu conceptrice d'un podcast très intéressant qui porte la voix des professeurs qui ont souffert au travail, chacun(e) racontant, la voix pleine d'émotions, encore, cette difficulté à partir d'un système qui n'imagine pas une seconde que celles et ceux qui viennent à lui, puissent un jour repartir.
Florence AMAUDRU réalise un travail remarquable, depuis 3 ans, mois après mois. Chacun de ses podcasts lui prend du temps, et elle n'en vit pas.
Elle a juste à coeur de contribuer à vouloir changer ce système, faire évoluer cette Education nationale si maltraitante envers des femmes et des hommes qui se sont orientés vers elle souvent par vocation.
L'interview de Florence, et les liens vers son travail.
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