· 

Des pressions intolérables pour les professeurs qui veulent repartir


 

En 2022-2023, seulement 15 académies sur 30 ont rendu disponibles sur le web leurs circulaires de demande de rupture conventionnelle

 

L'Indemnité de départ volontaire nous avait déjà permis de constater de 2009 à 2019 que ce dispositif n'avait pas été accepté de gaieté de coeur par les DASEN et les Recteurs, qui faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour refuser le maximum de projets en donnant le taux plancher des indemnités prévues, certaines académies allant même jusqu'à prendre plus de 6 mois pour verser l'indemnité à ceux auxquels elle l'avait accordée.

 

Comment rendre attractif un métier où ceux chargés de gérer les professeurs sont si maltraitants ?

 

En 2022-2023, les académies dont les circulaires liées à l'Indemnité Spécifique de Rupture Conventionnelle (ISRC) sont facilement accessibles sur le web sont:

 

- AIX-MARSEILLE

- AMIENS

- BORDEAUX

- LA REUNION

- LILLE

- LIMOGES

- MONTPELLIER

- NORMANDIE

- PARIS

- POITIERS

- RENNES

- STRASBOURG

- VERSAILLES

 

 

Télécharger
AIX-MARSEILLE_DRRH951-160.pdf
Document Adobe Acrobat 787.0 KB
Télécharger
AMIENS_circulaire_rupture_conventionnell
Document Adobe Acrobat 255.8 KB
Télécharger
BORDEAUX_circulaire-de-demande-de-ruptur
Document Adobe Acrobat 1.2 MB

Télécharger
LILLE_circulaire_n_22-824_du_07_10_2022_
Document Adobe Acrobat 539.7 KB
Télécharger
MONTPELLIER_DSDEN34_IRC.pdf
Document Adobe Acrobat 1.5 MB
Télécharger
NORMANDIE_Note-2020-07-rupture-conventio
Document Adobe Acrobat 342.9 KB

Télécharger
PARIS_IRC 2021.pdf
Document Adobe Acrobat 185.3 KB
Télécharger
POITIERS_20220414-cir-rupture-convention
Document Adobe Acrobat 1.4 MB
Télécharger
RENNES_IRC.pdf
Document Adobe Acrobat 3.3 MB

Télécharger
STRASBOURG_2023.pdf
Document Adobe Acrobat 828.8 KB
Télécharger
VERSAILLES_circulaire_rupture_convention
Document Adobe Acrobat 1.5 MB
Télécharger
_LA REUNION_circulaire-rupture-conventio
Document Adobe Acrobat 1.2 MB

Les circulaires organisant la logistique des demandes d'ISRC des autres académies sont inaccessibles sur le web et sur les portails académiques, même en intranet. Nous le savons car nos adhérents ne les ont pas dénichées.

 

Il y a donc une véritable volonté de l'Education nationale, qui affiche collectivement une "bienveillance" dans une "GRH de proximité" qui relève de plus en plus de l'entreprise de séduction pour attirer le plus possible de professeurs, de réduire autant que faire se peut les demandes de départ.

 

Certaines académies détournent le contenu des décrets du 31.12.2019 qui indiquent bien que les demandeurs envoient leur demande par Lettre Recommandée avec Avis de Réception (LRAR) à leur service de gestion des ressources humaines.

 

Or, de rares mais réelles académies exigent par une circulaire, l'envoi par la voie hiérarchique.

 

Nous sommes informés de pressions administratives insupportables pour certains demandeurs, dans ces académies, avec des chefs d'établissement qui tentent de faire échouer, en appelant directement les chefs de division ou le secrétaire général de l'académie, la demande du professeur. Ils leur rendent aussi la vie difficile, dans la pratique de leur enseignement.

 

C'est inadmissible de traiter ainsi les professeurs, de les infantiliser. Ils ont un Master2, et toujours certains chefs d'établissement, certains inspecteurs, certains attachés d'administration, ont conservé "leurs vieux réflexes d'antan", qui consistent à considérer le professeur comme un agent corvéable à merci, que l'on peut obliger à rester professeur contre son gré.

 

Voilà le système dans lequel évoluent les professeurs titulaires qui se sont esquintés parfois à obtenir des concours très sélectifs comme le CAPES et l'Agrégation, et dans une moindre mesure, le professorat des écoles.

 

AIDE AUX PROFS en Juin 2023 adressera au Premier Ministre, à l'Elysée, et à tous les présidents de groupes de députés des oppositions, le bilan de toutes les anomalies que nous avons pu constater cette année sur plusieurs académies de métropole, avec des témoignages écrits à l'appui, dans la mise en oeuvre de l'ISRC qui était pourtant l'un des éléments forts de la mobilité professionnelle des fonctionnaires.

 

 

Télécharger
DGRH_2022_veilleete2.pdf
Document Adobe Acrobat 5.3 MB
Télécharger
DGRH_2022_ISRC.pdf
Document Adobe Acrobat 453.0 KB


 Il est aussi intolérable que certains Chef(fe)s de Division expédient les demandes d'entretien pour l'ISRC par des entretiens téléphoniques de 15 mn chacun, alors que les décrets parlent bien d'un entretien, induisant qu'il s'agit forcément d'une rencontre. Chaque demandeur doit avoir la chance de défendre son dossier. Là, c'est l'inégalité de traitement qui prévaut selon les académies, et ce malgré la circulaire nationale du DGRH (cf ci-dessous et qui est pourtant très claire sur les modalités d'organisation.

 

Il est aussi insupportable de constater la manière dont la demande des professeurs est traitée. Certains IA-IPR RH et Chef(fe)s de Division font de cet entretien l'occasion de faire des reproches au professeur.

 

Certains sont dans le jugement, et pas du tout dans l'impartialité qui convient à ce type de procédure.

 

Certains services RH font aussi comme s'ils n'avaient jamais reçu le LRAR... et dépassent largement le délai des "30 jours" prévu par les décrets du 31.12.2019. Et le professeur est obligé de relancer, la trouille au ventre, car s'adresser à un Chef de Division, c'est avoir la trouille au ventre, et des sueurs froides, tellement certains Chefs de Division ont été maltraitants des années 1990 à 2019 envers les professeurs, nous avons des milliers de témoignages de toutes académies sur cette problmématique.

 

D'autres font tout pour décourager le professeur de s'entêter dans son projet, exemples de remarques qui nous été remontées:

 

1) "vous voulez créer votre entreprise ? Mais de quoi allez-vous vivre ?"

 

2) "vous allez manquer à vos élèves, professeur, c'est pourtant un beau métier !"

 

3) "Fonctionnaire, vous aviez la sécurité de l'emploi. Vous allez tout perdre ! Etes-vous bien certain(e) de votre choix ? Vous pouvez nous demander un nouvel entretien, si vous regrettez...

 

4) "Vous savez, le budget des IRC est très contraint cette année, essayez de penser à un plan B, pourquoi est-ce que vous ne démissionnez pas, plutôt ?" (une manière pour l'académie d'économiser, bien sûr).

 

Cette question se produit systématiquement:

"Si vous n'obtenez pas la rupture conventionnelle, vous faites quoi ?"

 

L'Education nationale n'a accordé en 2020, sur 7 mois, que 24% des demandes de rupture et aucun chiffre n'a filtré depuis au niveau national, preuve de l'opacité statistique de la DGRH et du Ministre lui-même, qui, comme ses prédécesseurs, est véritablement coincé entre un métier qui a perdu en attractivité à cause de l'élévation du niveau d'entrée au niveau d'un Master2 sans augmenter notablement les revenus de TOUS les professeurs quel que soit leur échelon, et les envies de plus en plus nombreuses, dans un métier où syndicats comme académies ont toujours tout fait administrativement pour empêcher les professeurs de repartir, de quitter leur métier.

 

Rares sont les académies à publier leurs chiffres, voilà ceux que nous avons réussi à obtenir:

 

 

Télécharger
Académie de NANCY-METZ en 2020
2020_NANCY-METZ_BILAN IRC.pdf
Document Adobe Acrobat 25.4 KB
Télécharger
Académie de RENNES en 2021 (tableau page 82)
2021_RENNES_BILAN_IRC.pdf
Document Adobe Acrobat 7.2 MB
Télécharger
Académie de Paris en 2020-2021
PARIS_IRC 2021.pdf
Document Adobe Acrobat 185.3 KB

PARTOUT AILLEURS, L'OPACITE PREVAUT.

Peut-être les syndicats obtiennent-ils plus d'informations ?

 

Les DASEN et les Recteurs dans leur totalité ne respectent pas le contenu des décrets du 31.12.2019 lorsque ces décrets spécifient que le montant de l'indemnité est lié après négociation.

 

IL N'Y A PAS DE NEGOCIATION pour les professeurs, Cadres pédagogiques de niveau BAC+5

 

"Le taux plancher est appliqué dans tous les cas par notre académie" est la réponse systématique. Le taux plancher, quelle que soit l'ancienneté du professeur. Quel qu'ait été son investissement.

 

Alors que l'on remarque que les cadres d'administration, d'inspection, de direction d'établissements qui demandent, beaucoup plus rarement, une ISRC, obtiennent de leurs ex-collègues en académie des sommes bien plus généreuses que ce "taux plancher".

 

 

Les Ruptures Conventionnelles seront, d'après nos observations et tout ce qui nous parvient de toutes les académies, 2 à 4 fois plus nombreuses en 2022-2023, ce qui pose bien évidemment problème à l'Education nationale qui a besoin de recruter des professeurs.

 

 

L'OPACITE REGNE SUR LE MONTANT DU BUDGET DONT DISPOSE CHAQUE ACADEMIE POUR LES RUPTURES CONVENTIONNELLES

 

Si tout ce système d'administration, de gestion des affectations, des passages d'échelon, des inspections, de gestion en établissement, n'avait pas été aussi maltraitant que durant ces 30 dernières années avec les professeurs il n'y aurait pas de baisse de sélectivité aux concours, et il n'y aurait pas de perte d'attractivité chez les étudiants notamment.

 

C'est parce que les comportements toxiques, anxiogènes, persistent ça et là que certains cadres d'administration, d'inspection, de direction continuent de jouer contre les intérêts même de l'Education nationale, par des attitudes désobligeantes, exigeantes, harcelantes, comme s'ils étaient décideurs de la manière dont les professeurs doivent vivre leur vie.

 

Si les comportements que nous constatons en 2023, et qui reflètent parfaitement tous ceux que nous constations entre 2006 et 2019 (juste avant le fabuleux et très attendu mouvement bienveillant de la "GRH de proximité" que nous avions applaudi avec satisfaction), perdurent, il y a vraiment lieu de croire que ceux qui étaient maltraitants avec les professeurs avant 2019, reprennent leurs anciennes habitudes, maintenant que Jean-Michel BLANQUER n'est plus Ministre de l'Education nationale. Il semble que son successeur, Pap NDIAYE, se repose totalement sur ses directeurs de cabinet et son DGRH pour organiser les choses, "assurer le tuilage", sans imposer "sa méthode".

 

Jean-Michel BLANQUER a eu le mérite de révolutionner la GRH de l'Education nationale avec des hauts fonctionnaires qui nous ont semblé avoir beaucoup évolué, positivement, sur la gestion des professeurs, et cette notion de bienveillance, mais ça et là, des cadres d'inspection et de direction sont en train, dans certaines DSDEN et Rectorats, de sabrer complètement, à leur niveau, local, tous ces efforts.

 

ET C'EST VRAIMENT DOMMAGE.

ENCORE UNE OCCASION RATEE DE CE SYSTEME DE SE FAIRE APPRECIER DES PROFESSEURS.

 

LA CONFIANCE N'EST PAS POUR DEMAIN.

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 4
  • #1

    Hélène Brunel (jeudi, 04 mai 2023 23:31)

    Je demande ma démission pour motif légitime (reconversion : peintre en bâtiment, je dois passer le CAP d'abord), à ce stade j'en ai informé ma cheffe d'établissement et le service RH du rectorat de Poitiers, qui a convenu d'un entretien téléphonique le vendredi 12 mai prochain. Je sais que vous ne repondez pas dici septembre, mais je lance cette petite bouteille à la mer car je me demande à quoi je dois m'attendre de la part de l'administration.
    Professeure de Français certifiée, en collège
    26 ans d'ancienneté

  • #2

    Aide aux Profs (samedi, 06 mai 2023 15:28)

    Bonjour Hélène,
    Les motifs légitimes de démission sont en général un conjoint muté, un conjoint décédé, une maladie handicapante, une parent à accompagner en fin de vie, un enfant dont il faut s'occuper car malade ou handicapé... la démission pour reconversion n'est pas perçue comme "motif légitime" par les services RH, qui ont plutôt tendance à la refuser car ils manquent de professeurs.
    Soyez courtoise, diplomate, ferme et déterminée dans votre demande. Montrez bien à vos interlocuteurs qu'enseigner ne vous intéresse plus du tout, du tout, que vous avez aimé faire ça, mais que votre avenir se joue maintenant dans cette formation qui vous intéresse.
    N'incriminez à aucun moment les réformes, le métier, ni votre hiérarchie.
    Cordialement.

  • #3

    Marlène (mardi, 16 janvier 2024 10:32)

    Bonjour,
    J'ai pu grâce à votre site, trouver des réponses et surtout du courage.
    Je prépare ma demande de rupture conventionnelle et je me questionne beaucoup sur un point.
    En CLM depuis plus d'un an( diagnostique de dépression), comment "montrer" mon usure professionnelle ? Je souffre d'endométriose, maladie dont les symptômes ont explosé mes deux dernières années d'enseignante, dû au stress répété et quotidien dans mon établissement. Est-il judicieux de mentionner l'endométriose ou pas du tout?
    Enseignante d'arts plastiques en collège depuis 10 ans.

    Je vous remercie infiniment.



  • #4

    Aide aux Profs (mardi, 16 janvier 2024 18:21)

    Bonjour Marlène
    A peine 20% des demandes de rupture conventionnelle sont accordées, et prioritairement pour les personnes en capacité de prouver qu'elles pourront être en emploi dès le 1er septembre, soit comme salariées soit en ayant créé leur entreprise.
    Les personnes dans l'incapacité de travailler, qui sont en CLM, en CLD, n'ont quasiment aucune chance d'obtenir la rupture conventionnelle, l'administration estimant que ce n'est pas leur rendre service, alors qu'ils sont en grande difficulté de santé, que de leur octroyer une IRC, puisque leur santé leur permettra difficilement de retravailler ailleurs. L'Education nationale ne veut pas avoir à payer 2 années de chômage en plus de l'indemnité.
    Mieux vaut pour vous chercher à obtenir un poste adapté de courte durée (PACD) ou une occupation thérapeutique hors de la classe, en service administratif, ou dans une association agréée par l'Etat.
    Cordialement.