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Professeur Certifiée en collège depuis 12 ans, elle veut quitter son métier


Isabelle avait la vocation d'enseigner, il y a 12 ans. Mais le métier a bien changé depuis...

 

J'ai voulu être professeur pour :

- transmettre des connaissances du mieux possible pour la compréhension des élèves

- accompagner les élèves dans leur apprentissage,

- être à l'écoute de leurs difficultés scolaires ou autre

- leur donner une culture scientifique de base et par intérêt de la discipline (sciences physiques) 

 

Isabelle a acquis des compétences comme professeur

 

Ma pratique d'enseignement m'a apporté :

- une facilité d'adaptation en raison de nombreuses années comme Titulaire sur Zone de Remplacement, c'est-à-dire un changement d'établissement quasiment chaque année et parfois un service annuel sur trois établissements,

- une ouverture au travail collaboratif (projets interdisciplinaires, progression annuelle commune au sein de la même discipline, devoir commun, cotutrice d'un stagiaire),

- une prise de conscience sur l'importance de la bienveillance et de l'écoute,

- mais aussi une prise de conscience sur l'importance de savoir prendre du recul par rapport à certaines situations.

 

Du fait de mes nombreux changements d’établissement, mes compétences numériques se limitent à la maîtrise de la Suite Office, Pronote, et de l’espace Google.

 

Isabelle s'imaginait pouvoir réaliser toute sa carrière dans ce métier. Mais à 38 ans, déjà, elle n'en peut plus !

 

Aujourd’hui, je suis en difficulté professionnelle :

- je n'arrive plus à trouver ma juste place au collège, il m'est difficile de m’y rendre sans appréhension,

- je me sens sous pression en raison de nombreuses sollicitations de la part de l'administration, sans reconnaissance de sa part,

- je n'arrive plus à trouver le temps de faire ce que j'ai envie de mettre en place dans mon enseignement (malgré les formations proposées) en raison d'une multitude de missions qui ne cessent de se rajouter,

- je ne suis pas satisfaite non plus de l'accompagnement que je fais auprès de mes élèves en difficulté : ils sont trop nombreux, et je n'ai pas forcément les outils pour les aider ni assez de temps en classe en raison du nombre d'élèves.

 

Cette pression est constante même en vacances car le travail me suit sans cesse ! Je n'arrive pas à me sentir libre !

 

Ma priorité personnelle, c’est de pouvoir m'occuper de mes enfants sans avoir à travailler les soirées et les weekends, alors que c’est très fréquent pour tous les enseignants. C’est la partie de notre travail que personne ne voit dans la société.

 

J'ai un besoin de liberté et de sérénité. Une séparation bien franche entre vie pro et vie privée. Le cadre de l'éducation nationale m'étouffe. J'ai besoin de sortir de cet environnement qui m'est toxique.

 

Nathalie PORTOIS, elle aussi, a fait ce choix, après un burn-out. Pourtant tout professeur traîne derrière lui l'image d'une personne aux nombreuses vacances, qui a du temps libre à ne savoir qu'en faire. Mais c'est faux !