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Professeur des Ecoles depuis 25 ans, elle veut faire autre chose de sa vie


Professeur des Ecoles depuis 25 ans, elle a contacté AIDE AUX PROFS pour être accompagnée dans sa demande de disponibilité ou de Rupture Conventionnelle, elle hésitait entre les deux. A 48 ans, elle sait qu’elle ne veut plus de "cette Education nationale maltraitante pour ses personnels" (nous disait-elle).

 

Devenir professeur, c'était sa vocation

 

Je pensais avoir trouvé ma vocation. Je suis entrée à l’IUFM et j’ai obtenu le concours de professeur des écoles. Je prenais beaucoup de plaisir à être en contact avec les élèves, j’appréciais d’avoir une certaine liberté pédagogique, d’organisation et de gestion de ma classe, et surtout, de pouvoir aider les élèves en difficultés. J’étais très investie dans mon travail mais je me suis trouvée à bout de souffle après 10-15 ans d’exercice.

 

J’éprouvais le besoin d’évoluer. J’ai sollicité un bilan de compétences qui m’a été financé par mon Rectorat qui m’a peu éclairée. 

 

Cette rétrospection lui a permis d'identifier ses compétences transférables

 

Outre des capacités d’organisation, de planification, de travail en autonomie ou en équipe, mon expérience d’enseignante a surtout développé ma capacité d’écoute, d’empathie, et le désir de mieux comprendre les difficultés des autres (enfants et accompagnants) pour trouver des solutions ou des aides appropriées, en collaboration avec les partenaires éducatifs.

 

J’ai appris moi-même à maîtrise les logiciels bureautiques de la suite Office, Audacity et Paint.net 

 

Mais la souffrance au travail a eu raison de sa passion, de son engagement

 

J’ai exercé à temps partiel puis du fait d’un problème de santé j’ai bénéficié d’un poste adapté de courte puis de longue durée, pendant 10 ans au total. J’étais en souffrance dans mon travail jusqu’à ce que je définisse un projet de reconversion. J’ai repris des études d’abord à distance en vue d’une reconversion professionnelle en tant que psychologue. J’ai réussi à bénéficier d’un congé formation pour faire mon Master. 

 

Il m’avait alors été précisé par la conseillère mobilité carrière que je pourrais intégrer le corps des PsyEN par voie de détachement.

 

Or, cette année, après un entretien avec mon inspecteur et le DRH, il s’avère que je ne peux demander un détachement pour la rentrée prochaine car je ne suis pas détentrice du titre de psychologue au moment de la demande de détachement. On me refuse donc une affectation de « Faisant fonction » à la rentrée, alors qu’il y a un recrutement de contractuels sur des postes de PsyEN restés vacants chaque année. J’ai sollicité un dispositif de reconversion, qui m’aurait placé une année supplémentaire en stage, mais ma demande reste à ce jour sans réponse. 

 

On m’a mise en garde par ailleurs sur « un refus potentiel de ma demande de congé disponibilité pour des besoins de service, ce qui veut dire de retourner enseigner comme professeur des écoles ». Je risque donc un retour en classe à la rentrée (alors que je n’ai pas été face aux élèves depuis plus de 10 ans ! 

 

Si je me fais reconnaître inapte à enseigner, je perds mon statut de cadre A, et la possibilité de passer le concours de PsyEN. Je ne suis pas du tout motivée par cette perspective qui retarde mon projet de reconversion. En fait, je ne me sens plus à ma place. Je crois désormais que mon avenir professionnel n’est plus à l’Education Nationale.

 

Après plusieurs tentatives, elle se sent dans une impasse

 

Mon métier d’enseignante commençait à me peser. J’avais l’impression de ne plus évoluer, voire de régresser. Je ne supporte plus le système « infantilisant » et assez hypocrite de l’Education nationale, qui prône une école « inclusive » alors que concrètement elle ne reconnaît ni ne répond aux besoins de son personnel lui-même en difficulté.

 

Ma formation a engendré de gros sacrifices (humains et financiers). Initialement, j’envisageais dans un premier temps d’intégrer le corps des PsyEN et de demander un cumul d’activité, mais après réalisation d’un stage auprès d’un PsyEN et d’un entretien avec ma hiérarchie, je pense ne plus vouloir rester dans cette institution. Je ne souhaite pas pour autant démissionner hâtivement de l’Education Nationale, car je sais l’insertion sur le marché de l’emploi difficile, particulièrement dans le contexte économique actuel et pour les personnes de mon âge (proche de la cinquantaine !).

 

De nombreux PsyEN dans l’Education nationale ont des cumuls de temps partiels, ils sont dans une situation souvent difficile. 

 

Depuis le début des difficultés rencontrées lors de mon parcours d’enseignante, j’ai été en contact avec la conseillère en mobilité carrière et le personnel d’assistance de l’éducation nationale. J’ai bénéficié d’un bilan de compétences qui ne m’a rien apporté de concret. J’aimerais trouver un soutien pour mener mon projet à terme parce que je suis découragée. Je ne parviens pas à envisager sereinement une seconde carrière. Je ne sais pas par où commencer. 

 

Véronique a eu le sentiment de se trouver dans cette situation...