Devenue professeur à 22 ans, elle nous contacte 30 ans plus tard


Cela fait 30 ans qu'elle enseigne et d'une année à l'autre, elle a pris sur elle, et accumulé les tensions, les frustrations. Et puis tout a craqué, un jour...

 

Qu'est-ce qui vous a attiré vers ce métier de professeur ? 

 

J'ai le vague souvenir que ma mère me disait quand j'étais enfant qu'elle aurait aimé devenir prof d'anglais ou institutrice...et j'ai passé, entre autres, ces 2 concours. M'élevant seule, elle me faisait comprendre que devenir fonctionnaire impliquait la sécurité de l'emploi (elle l'était aussi) et comme j'adorais les langues, en particulier l'anglais, et que j'avais eu des professeures d'anglais et d'espagnol que je voyais comme des modèles, je les estimais beaucoup, la vocation est née.... J'aimais être monitrice en colonie de vacances et ma mère faisait également des centres aérés et j'étais donc "bercée" dans cette ambiance).

 

Vous sentez-vous en difficulté(s), et de quelle nature ?

 

Après un accident du travail il y a deux ans, (j’ai été violemment insultée et choquée par l'attitude d’une élève en "souffrance" - qui s'est "excusée" près d'une année plus tard seulement, par lettre que j'ai découverte dans mon dossier), un abandon total de ma hiérarchie et de mes pairs, un nombre insurmontable de démarches pour me défendre seule , être passée entre les mains de médecins et experts (je n'avais commis aucune faute, je demandais à ce que l'élève soit sanctionnée, logiquement, tant ses paroles m'avaient blessée, devant toute une classe visiblement sous son "joug")  l'accident a été reconnu comme imputable et j'ai récupéré les salaires non perçus.

 

J'ai voulu reprendre car j'aimais mon métier mais j'ai rechuté 3 mois après la reprise, et cette fois, ce fut la descente aux enfers : re démarches, re experts, médecins, commission de réforme tous "avec" moi sauf que le Recteur est allé contre ces décisions : j'ai dû me faire aider par un avocat, aller au Tribunal Administratif.

 

Donc, ne pouvant retourner dans mon établissement devenu trop toxique pour moi, j’ai demandé une mutation provisoire dans un autre département (après 30 ans par monts et par vaux, dont 20 en dans le département où j’habite), mais tout s'est fait tardivement si bien que j'ai dû déménager en urgence, et n'ai su que 4 jours avant la rentrée que ma demande de mi-temps thérapeutique était accordé. Depuis mon accident du travail, j'ai toujours obtenu l'inverse de ce que je demandais sur mes fiches de voeux, et maintenant que j'ai obtenu une nomination définitive, c'est à nouveau la même chose...alors que je reprends après arrêts et mi-temps thérapeutique, on me donne 5 niveaux contre 3 annoncés en juin, des classes non prévues et un emploi du temps hallucinant (horaires, amplitude...)  Je me sens complètement abusée dans mes demandes, depuis ce jour fatidique où cette élève m’a violemment insultée, alors que j'ai toujours fait en sorte d'aider autrui...

 

Indiquez le(s) voie(s) d'évolution professionnelle qui vous intéressent 

 

Quand on a fait le même métier toute sa vie, dans une cage "dorée" et tant que tout allait bien, je ne me posais pas trop de questions...pas de la même façon, je me sentais "intégrée" et reconnue ("professeure dévouée"...revenait sans cesse dans mes notations) mais c'est, je pense, ce qui m'a desservie aussi...

Créer un gîte ou des chambres d'hôtes , être orthophoniste ou psychologue, donner des cours d'anglais individuels à des personnes demandeuses, être écrivain public, écrire, chanter (j'écris et chante mes chansons), m'occuper de fleurs (on m'en a dissuadée quand j'ai émis cette hypothèse : "Vous n'y pensez pas, avec les études que vous avez faites !" lors d'un pseudo bilan de compétences pour trouver une solution), tout comme quand j'ai proposé de travailler pour le CNED ou d'aider les enfants déscolarisés car hospitalisés, on m'a fait comprendre que le CNED était impossible pour des gens "non gravement malades" ( je ne souhaite pas l'être) ou qu'il fallait, dans les autres cas, le  faire en plus de son poste d'enseignant...

 

En fait, je souhaite une vie paisible, loin des classes surchargées, de notre rôle tour à tour d'assistante sociale, de psychologue, et accessoirement, de professeur, pas forcément de la reconnaissance (du respect et de l'écoute de la part de l'institut.

 

Pour aller mieux, AIDE AUX PROFS vous conseille deux techniques:

- la sophrologie

- la kinésiologie

 


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