
L'association HELPEN pilotée par Guillaume DELABY demande la création d’une commission d’enquête parlementaire sur
l’inaction institutionnelle face au harcèlement moral dans l’Éducation
nationale. Si, agent de l'éducation nationale, tu te sens concerné(e) car tu as été harcelé(e) sans obtenir réparation de ce que tu as subi, partage autour
de toi vers le maximum de tes contacts, cet article. Si cette commission d'enquête est acceptée par les Parlementaires, alors les choses pourront changer.
LE CONTENU DE LA LETTRE
Madame la Députée, Monsieur le Député,
Je me permets de vous écrire au nom de l’association HELPEN, reconnue
d’intérêt général, fondée en 2024 pour lutter contre le harcèlement
moral dans l’Éducation nationale et alerter sur les mécanismes
d’inaction institutionnelle qui permettent à ces situations de perdurer,
voire de s’aggraver dans le temps.
À la suite d’échanges avec Mme Faustine Phalippou-Gelabert,
collaboratrice de la présidente de la commission d’enquête sur l’affaire
dite de Bétharram sur les violences scolaires, Mme Fatiha Keloua Hachi,
et alors que la commission d’enquête parlementaire sur les violences
scolaires s’apprête à rendre ses conclusions, nous souhaitons
aujourd’hui vous soumettre une demande formelle : la création d’une
commission d’enquête parlementaire consacrée à l’inaction de
l’administration face aux alertes de harcèlement moral dans l’Éducation
nationale.
Notre association est née d’expériences personnelles de harcèlement
moral sévère, signalées à tous les niveaux – hiérarchique, académique,
ministériel – sans protection, sans réponse, sans enquête, malgré
parfois des décisions de justice jamais appliquées. Depuis sa création,
HELPEN est saisie chaque semaine par de nouveaux dossiers, souvent
graves, toujours documentés. Et pourtant, malgré plus d’une vingtaine de
courriers officiels, adressés à la DGESCO et au ministère de l’Éducation
nationale, nous n’avons reçu aucune réponse. Ce silence institutionnel
est en soi un symptôme.
Il y a plus grave encore : le nombre de suicides de personnels de
l’Éducation nationale, aujourd’hui invisibilisé. Rien que dans
l’académie de Normandie, une dizaine de suicides inexpliqués ont été
signalés ces six derniers mois, dans l’indifférence générale. Nous
estimons, à partir de recoupements, que le nombre annuel de suicides
d’agents de l’Éducation nationale en France pourrait avoisiner voire
dépasser 400 par an, dont les causes mériteraient de faire l’objet d’une
enquête sérieuse. Aucune statistique officielle n’est publiée par le
ministère. Cette opacité est en contradiction flagrante avec les
impératifs de santé publique et de transparence d’un service républicain.
Il est impératif d’agir. Notre petite association d’intérêt général a
décidé d’agir.
D’autant plus que le lien entre harcèlement moral institutionnel et
harcèlement scolaire est aujourd’hui largement établi. Comment peut-on
prétendre enrayer la violence à l’école si l’institution elle-même en
tolère, voire en organise, dans ses propres murs ? Il ne peut y avoir de
lutte crédible contre le harcèlement entre élèves sans exemplarité
absolue des adultes. L’École doit être un sanctuaire. Elle ne peut pas
l’être si ses agents sont méprisés, disqualifiés, intimidés, ou
abandonnés. Des familles entières d'agents sont détruites, sans même
évoquer les conséquences financières désastreuses, dans cette inaction
généralisée et inacceptable.
Aujourd’hui, ce sont des personnels engagés, compétents, éthiques, qui
sont ciblés. Ceux qui signalent des abus sont déplacés, rétrogradés,
menacés. Ceux qui les harcèlent sont promus, décorés, protégés. Il
s’agit de fautes personnelles détachables du service, souvent
constitutives de délits, couvertes par des pratiques de solidarité
hiérarchique illégitimes. L’inaction devient alors une faute collective
et une complicité de fait.
Notre propos n’est pas idéologique. Il est républicain, humaniste et
rigoureusement fondé sur l’intérêt général. Nous ne demandons pas la
sanction arbitraire de quiconque. Nous demandons simplement la vérité,
la justice, la transparence, et des mesures de protection immédiates
pour celles et ceux qui font vivre notre École au quotidien.
C’est pourquoi nous sollicitons officiellement la création d’une
commission d’enquête parlementaire, qui aurait pour missions de :
• faire la lumière sur les pratiques d’inaction et de dissuasion
administrative face aux signalements de harcèlement moral dans
l’Éducation nationale ;
• évaluer les dispositifs existants : protection fonctionnelle,
inspections, médecine de prévention, référents RH, F3SCT, IGESR,
cellules d’écoute ;
• identifier les blocages et les responsabilités à tous les niveaux :
services RH, rectorats, DRH, DGRH, inspections générales, cabinets
ministériels, ministres ;
• proposer des réformes concrètes et protectrices pour garantir une
réponse rapide, équitable et conforme à l’État de droit ;
• enquêter sur le nombre réel de suicides dans la fonction publique
d’éducation, et sur les raisons de l’absence de données officielles en
la matière.
Nous serions honorés de vous transmettre un dossier de synthèse,
contenant des témoignages accablants, des faits vérifiables et des
propositions de réforme précises, et de pouvoir échanger avec vous en
personne si vous le souhaitez.
Vous pouvez nous contacter à tout moment
Dans l’attente de votre réponse, et avec l’espoir sincère d’un
engagement résolu à nos côtés, nous vous prions d’agréer, Madame la Députée, Monsieur le Député, l’expression de notre détermination respectueuse.
Pour l’association HELPEN, ses adhérents et ses sympathisants,
Guillaume DELABY
Président de l’association HELPEN
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HELPEN - Help EducNat
Entraide et lutte contre le Harcèlement entre personnels dans l'Education nationale
Organisme reconnu d'intérêt général par la décision du 11 février 2025.
Association loi de 1901 à but non-lucratif

AIDE AUX PROFS s'associe par cette publication à la démarche d'HELPEN car nous savons combien le harcèlement entre pairs et de la hiérarchie vers les professeurs est important dans l'Education nationale. Si tu veux que toi aussi, les choses changent, il est temps de mobiliser tes ressources: diffuse cet article à tout ton réseau, sur les groupes privés des réseaux sociaux où tu interagis, à tes amis, à tes collègues.
Plus les agents de l'Education nationale seront nombreux à s'associer à cette demande, à la relayer autour d'eux, plus cette demande a des chances d'être entendue, et concrétisée.
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