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trois élèves lancent une porte du 4e étage de leur lycée sur des professeurs : agissement inacceptable, ou tentative d'homicide ?


Tous les professeurs de France savent qu'ils peuvent être insultés par des élèves insolents, voire bousculés dans les couloirs ou les escaliers, jusqu'à chuter et se faire très mal. Ils savent aussi qu'en classe, c'est possible, ils peuvent être menacés. Ils sont conscients aussi que 3 professeurs ont été assassinés, et leur vigilance a beau s'accroître, ils sont toujours étonnés de l'imagination et du manque de respect et de cervelle de certains élèves...

 

Les incivilités qui se multiplient dans les établissements scolaires ne valent plus au métier d'enseignant d'être qualifié de "plus beau du monde" en tous lieux. Dans certains collèges et lycées, c'est un métier devenu cauchemardesque, obligé la peur au ventre de croiser le regard d'élèves insolents, qui n'ont plus le respect de l'adulte.

 

Quelle progressivité dans la violence envers l'adulte chargé de transmettre les savoirs à des élèves supposés espérer leur attention, leur écoute, leur empathie ?

 

Tentative de progressivité de faits déjà constatés partout en France.

 

1. Agitation en classe, et mensonge immédiat d'en être l'auteur

 

2. Insolence envers l'enseignant par un regard effronté, une parole bien ciblée, telle une flèche décochée par un élève qui l'a bien préparée, espérant mettre toute la classe de son côté, pour l'inviter à en faire autant. Insulte d'un parent d'élève.

 

3. Geste déplacé envers l'enseignant sans le toucher.

 

4. Objet envoyé à l'enseignant pendant qu'il avait le dos tourné, écrivant au tableau. Exhiber une arme en classe, en la posant sur sa table. Prendre en photo ou filmer son professeur à son insu.

 

5. Gifle à l'enseignant de l'élève ou d'un de ses parents. Diffusion de son image sur les réseaux sociaux pour s'amuser en lui portant préjudice.

 

6. Coup de poing à l'enseignant de l'élève ou d'un de ses parents. Usurpation d'identité de l'enseignant sur les réseaux sociaux, en lui faisant dire n'importe quoi à n'importe qui, ce qui le discrédite face à tous ceux qui pensent que c'est lui. Menace verbale d'un parent d'élève, d'un élève.

 

7. Coup de couteau à l'enseignant ou porte balancée du 4e étage. Passage à tabac violent par un parent, ou par un élève.

 

8. Tentative d'assassinat de l'enseignant.

 

9. Assassinat de l'enseignant.

 

A quel moment l'établissement scolaire réagit-il quand un élève gravit l'échelle de l'agressivité envers l'enseignant ?

 

Les années 2020-2024 ont été celles du laxisme, avec une volonté institutionnelle de minimiser la violence envers les professeurs, pour continuer d'en attirer toujours autant, sans investir suffisamment dans leur protection.

 

De 1 à 3 c'est au professeur de gérer la situation par des observations, des retenues, des signalements au CPE à partir des 2e et 3e stades.

 

De 4 à 6 le chef d'établissement doit prendre a minima la décision d'une à trois journées d'exclusion en informant les parents, pour "marquer le coup" et dissuader de recommencer. Dès le 5e stade un conseil de discipline devrait être convoqué rapidement (et pas 4 semaines plus tard comme c'est trop souvent le cas).

 

Dès le 4e stade l'enseignant est invité à se protéger en déposant une main courante, bien que beaucoup de chefs d'établissements lui demanderont de "prendre sur lui", "d'auto-analyser ce qui a pu se passer", préférant qu'il soit vraiment agressé pour qu'il porte plainte. C'est une erreur d'attendre et d'écouter ceux qui tentent d'étouffer toute attitude irrespectueuse de l'élève, car c'est là que commence le laxisme et la surexposition de l'enseignant à toutes sortes d'incivilités de plus en plus graves pour sa santé mentale et physique.

 

Huit jours après les faits, quelle sanction pour les deux auteurs ?

 

Pour l'instant on n'en sait rien... il faudrait que les Tribunaux pour enfants soient nettement plus réactifs pour rassurer les professeurs, et exclure définitivement de chaque établissement tous ceux qui ont à un quelconque moment, tenté de porter atteinte à leurs enseignants. C'est inimaginable de les remettre dans leur établissements scolaire, sans susciter des craintes dans les équipes pédagogiques de ces établissements.

 

Quels médias en ont parlé ? 

 

23.05.2025: LE REPUBLICAIN DE L'ESSONNE  -   LE PARISIEN   -   ACTU

 

24.05.2025: BFMTV

 

25.05.2025: LE FIGARO

 

26.05.2025: OUEST-FRANCE

 

"On est passé à deux doigts d'un drame" dit Elisabeth BORNE, la Ministre qui souligne heureusement "c'est d'une gravité extrême". Mais pourquoi n'utilise-t-elle pas l'expression de "il y a eu tentative d'homicide de professeurs" ? Ces trois élèves devaient bien être conscients qu'une porte balancée du 4e étage présente un danger mortel, ou leur intelligence leur a-t-elle déjà été volée ?

 

Le journaliste de BFMTV fait bien de souligner que les agressions physiques de professeurs se multiplient depuis quelques années, exemples:

 

29.05.2024 dans un lycée de Chemillé-en-Anjou

28.11.2024 dans un lycée à Laon

19.12.2024 dans un lycée de Montpellier

04.03.2025 dans un lycée d'Orange

25.03.2025 dans un lycée en Corrèze

24.02.2025 dans un lycée de Sorgues et les lycéens disent que les couteaux font partie de leur quotidien...

03.04.2025 dans un collège de Suzy-en-Brie

25.04.2025 dans un lycée de Rennes

 

Une dizaine de professeurs tués depuis 40 ans.

 

De quoi avoir envie de "prendre la porte" pour mieux vivre professionnellement ailleurs, dans un univers professionnel moins exposé.



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