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Fouiller tous les sacs des élèves pour protéger les profs ?


Pas un mois sans qu'un politicien au gouvernement n'émette une nouvelle idée-choc pour tenter de rassurer les équipes éducatives présentes dans les établissements scolaires. La dernière en date est de faire fouiller les sacs des élèves par la police, déjà en effectifs insuffisants pour endiguer la montée des violences partout en France.

 

Les écoles, collèges et lycées ne sont plus depuis longtemps des sanctuaires éducatifs protégés de la violence extérieure, et les professeurs, les premiers, se sentent exposés. Tous ont à l'esprit la décapitation de Samuel PATY le 16.10.2020, l'assassinat de Dominique BERNARD le 13.10.2023 et d'Agnès LASSALLE le 22.02.2023, poignardés à mort.

 

Ces derniers temps, des élèves apportent des couteaux dans leur établissement scolaire et s'en servent à l'improviste, semant le désordre et la peur autour d'eux, traumatisant les élèves, leurs familles, et leurs enseignants, la communauté scolaire toute entière... Selon TF1, 10.397 agressions au couteau ont eu lieu en 2024 sur la voie publique en France, un chiffre jugé trop élevé par les spécialistes de la sécurité. 130 attaques au couteau ont été signalées rien qu'en Ile-de-France en 2024 dans les collèges et les lycées.

 

A NANTES le 24.04.2025

 

A BRIVE le 25.03.2025

 

A GOLBEY le 11.03.2025

 

A St ETIENNE, le 25.03.2024

 

La France a-t-elle avec 112% d'endettement sur son PIB, et un avertissement de la BCE de réduire drastiquement son déficit budgétaire, les moyens d'équiper toutes les écoles, collèges et lycées de son territoire, en détecteurs de métaux, en portiques métalliques ? Quels établissements équiper en premier ? Cela suffira-t-il ?

 

L'Ecole de France traverse une grave crise, celle de la sécurité de ses personnels dévoués, et de ses élèves, plus de 12 millions. Comment être sûrs, et agir sur le long terme ?

 

Faut-il commencer par interdire la présence de smartphones à l'école, au collège, au lycée, et comment ? Est-ce du ressort des parents, qui l'achètent à leur enfant dès la fin de l'école Primaire, pour se sentir rassurés, avec ce GPS traçant le parcours de leur enfant, permettant de le joindre à tout instant ? Aucun Ministre de l'Education nationale n'y est parvenu malgré toutes les promesses initiales d'un Gabriel ATTAL qui est reparti très vite de son fauteuil après tant d'annonces tonitruantes devant les députés, se donnant des airs de tribun pour se donner une stature d'Homme d'Etat devant la représentation nationale.

 

Et depuis, pas grand chose. La promesse de Nicole BELLOUBET, puis d'Anne GENETET, puis celle de nouveau d'Elisabeth BORNE, mais comment gérer cette interdiction des portables entre les mains des élèves ? Faut-il perdre une heure tous les matins pour que chaque élève remettre son précieux smartphone, puis tous les soirs, et faut-il faire endosser aux C.P.E la garde de 600 (collège en moyenne) à 1.500 (lycée moyen) smartphones et dans quel local ?

 

L'Education nationale fait figure de système aux abois qui ne sait plus où donner de la tête, et se trouve confronté à l'une des crises les plus graves de son histoire, complétée par la pénurie de professeurs, qui a été bien mal anticipée par tous ces têtes pensantes que sont les Inspecteurs Généraux et les pilotes de la DGRH, qui disposaient des statistiques des départs en retraite, et n'ont pas pu faire comprendre dès 2010 à Luc CHATEL qu'à l'approche du papy-boom le recrutement des professeurs au niveau d'un Master2 était la pire des mesures, une erreur stratégique.

 

Les professeurs se sentent eux aussi violentés, après avoir été contraints de pousser leurs études jusqu'à Bac+5, de passer plusieurs années avant d'obtenir le concours de prof à une moyenne d'âge de 28 ans, avec la sombre perspective de devoir travailler jusqu'à 71 ans pour atteindre ces fameuses 43 annuités de la réforme des retraites de 2003. La génération 2010-2025 des professeurs sera-t-elle le dindon de la farce, n'atteignant jamais sa retraite pour laquelle elle cotise tous les mois ? Certains politiques qui rêvent de succéder à Emmanuel MACRON formulent déjà de reculer encore plus l'âge de départ en retraite et de le pousser à 44, puis 45 ans...

 

Qu'est-ce qui pourrait sauver les professeurs, et l'Ecole, alors que le contexte international n'a rien de réjouissant, avec tous ces pays d'Union Européenne qui se réarment pour contrer les ambitions russes à la frontière orientale de l'Europe géographique ? N'est-il pas temps de démanteler le Mammouth, de changer de système, d'avouer collectivement que ce système de massification n'est plus adapté au 21e siècle ?

 

Les professeurs devinent, dans cette avalanche de dépenses à prévoir pour leur sécurité, alors que le Gouvernement annonce un BIG BANG budgétaire avec une forte réduction du millier d"opérateurs de l'Etat où plus de 3.400 professeurs travaillent encore en détachement, qu'il n'est plus d'actualité de les augmenter, alors que le système a toujours pour projet d'attirer encore des étudiants qu'il bloquera 4 ans au moins avec un salaire moyen de 1.800,00 € nets par mois sur cette durée, bien inférieur à ce qu'un titulaire d'une Licence 3 peut espérer dans le Privé....

 


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