Nicole avait la vocation pour devenir professeur !
Etre professeur c'est dans ma culture familiale : (mon père et ma soeur sont professeurs) tout d'abord. Une fois persuadée de devenir professeur, j’ai eu la volonté de transmettre mes connaissances car elles n'appartiennent pas qu'à nous, de susciter un intérêt pour la culture, d'apprendre à des jeunes à vivre ensemble dans une communauté, puis la société en transmettant des valeurs communes, des savoir-être. Je souhaitais travailler auprès de jeunes (l'avenir d'une société) et les impliquer dans des projets concrets (visites d'entreprises et autres organismes). Je trouvais en 1994 ce métier très valorisant et épanouissant en lycée général.
Quelles compétences a-t-elle obtenues dans ce métier si diversifié ?
J’avais obtenu une Licence puis une maitrise en Géographie et un CAPES d’Histoire-Géographie : transmettre des savoirs disciplinaires actualisés et valeurs, écouter et gérer l'hétérogénéité des élèves, corriger des erreurs, diriger/manager un groupe de jeunes puis guider, la communication, la gestion d'outils informatiques développer des soft skills : la multidisciplinarité, la créativité, l'empathie ou la bienveillance, l'adaptabilité ou adaptation par télétravail, la réactivité par rapport au problèmes puis la distanciation, l'intelligence émotionnelle en plus de l'intelligence logique mais au détriment du collectif et de l'autorité de l'enseignant, vu les évolutions sociétales et le maintien d'inégalités. La solidarité intergénérationnelle s'exprime mieux dans un petit groupe ou un travail individualisé dans le cadre d'une association où la culture collaborative est beaucoup plus présente.
Actuellement, le risque d'improvisations et d'expérimentations n'est pas compris. Pourtant la spontanéité après réflexion peut amener de bonnes choses. Dans un environnement où il y a une sur-communication virtuelle et réelle, avec des fakenews et manipulations diverses, il faudrait que l'environnement redonne plus de confiance à tous.
J’utilise dans mon enseignement le pack office microsoft (confection un cours en word et courriers, cours en powerpoint, excel, Pronote (notes et appréciations etc.), des tests et QCM, je réalise des réunions en visioconférence avec zoom, et skype.
Mais depuis 7 ans, cela ne va plus du tout, et elle ne se sent pas soutenue par sa hiérarchie
Je suis en difficulté professionnelle depuis 7 ans. Difficultés dues à des insultes d'élèves non reconnues par la hiérarchie directe, d'abord devenu harcèlement moral de certains élèves puis de collègues qui ne comprenaient pas mes difficultés, avec un état d'esprit individualiste. Puis j’ai subi des insultes inscrites sur mon véhicule ou physiques en le secouant en sortant de l'établissement.
J’ai subi un isolement de la part de mes nombreux collègues pendant longtemps qui ont stigmatisé mes congés maladie et mes difficultés de gestion de classe. Je me suis senti humiliée après un tutorat de l'inspecteur, venu tous les ans pendant 5 ans vérifier si j’enseignais bien. Je subis des tensions depuis 8 ans avec ma hiérarchie directe, un sentiment d’être incomprise par ma Direction depuis 5 ans qui a mis dans mon dossier des appréciations négatives sans m’en faire part oralement.
Ces difficultés professionnelles ont eu un retentissement sur les autres plans de ma vie (santé, familiaux, couple) et aujourd'hui depuis 6 mois je suis placée en congés d'office. J'ai demandé un poste d'adaptation, et envisage une reconversion professionnelle. Je suis découragée. Qui plus est j’ai le sentiment que les parents et élèves semblent être plus écoutés que certains profs. Les incidents sont transmis au Rectorat uniquement à charge et non tous les faits survenus, semble-t-il. Et nous, professeurs, sommes les boucs-émissaires de tout le monde.
Elle a cherché à entrer en contact avec la "Gestion des ressources humaines de proximité" de son académie, cette année
J’ai adressé de nombreux courriers à mes gestionnaires au Rectorat, à l'Inspecteur et au chargé d'Inspection, j’ai eu des entretiens téléphoniques avec l'assistante sociale du Rectorat, le DRH, différentes personnes des services de la DSDEN et un entretien auprès du Conseil carrière que je vois cette semaine. J’ai fait de nombreuses recherches personnelles sur internet sur les autres métiers (ONISEP, formations disponibles) et je me suis rendu compte que mes droits au CPF ne sont pas respectés dans l’Education nationale.
Pour l’instant je suis dans l’incertitude de savoir si le médecin du rectorat va déclarer que je suis inapte au métier de professeur, et je ne sais pas du tout ce qui va m’arriver ensuite. Je me sens perdue, car personne ne me propose autre chose, malgré tous les contacts que j’ai eus au rectorat, c’est comme si personne ne savait ce qu’un professeur peut faire après avoir enseigné. Comme si rien n’était prévu, en somme, quand on n’en peut plus.
Nicole a vraiment peur de se retrouver dans cette situation, sans avoir le choix de son avenir professionnel